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Les historiens français et britanniques devant la responsabilité de l’échec des négociations tripartites de 1939 : étude historiographique de 1961 à 2011

Hince, Alexandre 08 1900 (has links)
En 1939, la France et la Grande-Bretagne réalisent que, pour arrêter les agressions d’Hitler en Europe, il va leur falloir constituer un front commun. Cette recherche d’alliés les mène à courtiser l’Union soviétique. Malgré plus de quatre mois de négociations anglo-franco-soviétiques, aucune entente n’intervient entre les parties. Cet échec est d’autant plus douloureux que le 23 août un pacte de non-agression est signé entre Berlin et Moscou et, qu’une semaine plus tard, l’Allemagne envahit la Pologne. La Seconde Guerre mondiale est commencée. Depuis les années 1990, plusieurs historiens ont affirmé que l’historiographie occidentale concernant l’échec des négociations tripartites de 1939 a été influencée par la propagande de la Guerre froide et qu’elle avait propagé l’idée que les Soviétiques n’avaient jamais eu l’intention de s’allier avec l’Entente. Toutefois, après l’analyse des études publiées entre 1961 et 2011 par les historiens français et britanniques, ce mémoire démontre que, depuis 1961, en Grande-Bretagne et en France, l’interprétation du rôle de l’Union soviétique dans cet échec est beaucoup plus libre d’aprioris idéologiques qu’on pourrait le croire. La publication de l’ouvrage d’A.J.P. Taylor, The Origins of the Second World War, et la controverse qu’il va causer ont radicalement modifié la nature du débat et permis l’ascendant de thèses en tous points semblables à celles qui ont cours en Occident depuis le démantèlement de l’Union soviétique. Celles-ci soutiennent que les dirigeants soviétiques ont priorisé une alliance avec l’Entente au moins jusqu’à la fin du mois de juillet et que ce sont les politiques étrangères de la France et, plus particulièrement, de la Grande-Bretagne, qui ont causé l’échec des négociations tripartites de 1939. / In 1939, France and Great Britain realized that stopping Hitler’s aggression in Europe would require a common front. Such an endeavour brought them to consider the Soviet Union as a possible ally. Despite four months of negotiations, the three countries could not reach any agreement. This failure was dramatic since on 23 August, a non-aggression pact was signed between Berlin and Moscow and, one week later, Germany invaded Poland. The Second World War had started. Since the 1990s, many historians argued that Western historiography about these failed negotiations has been influenced by Cold War propaganda and the idea that the Soviets never had the intention of allying with Western Europe. However, after a more careful look at studies published between 1961 and 2011 by French and British historians, this thesis demonstrates that, since 1961, in both Great Britain and France, the interpretations of the Soviet Union’s role in those negotiations were more free of ideological presuppositions than is often claimed. The publication of Taylor’ The Origins of the Second World War and the controversy that followed radically changed the nature of the debate and allowed the emergence of theses strikingly similar to those argued currently. These suggest that the Soviet leaders prioritized allying with the Entente at least until the end of July and that France and, most notably, Great Britain’s foreign policy caused the failure of the tripartite negotiations.

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