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Processus décisionnel autour du projet de vie de permanence pour de jeunes enfants placés en milieu substitut : l’acteur, l’interaction et le contexteVargas Diaz, Rosita 07 1900 (has links)
Au Québec, la décision de placer un enfant est considérée comme une mesure d’exception. En vertu du principe de maintien de l’enfant dans son milieu d’origine, cette décision doit être prise en tenant compte de la notion de réunification familiale. Lorsque cette réunification n’est pas possible, les intervenants doivent décider de la meilleure manière d’orienter le projet de vie de l’enfant afin d’assurer la stabilité des liens et la continuité des soins. Malgré l’importance de ce processus, les connaissances à son sujet sont très limitées.
La recherche sur la prise de décision en protection de l’enfance s’est principalement concentrée sur l’étude des décisions individuelles et des facteurs qui les déterminent, dans une approche essentiellement déductive visant principalement à contrôler l’erreur humaine. Cependant, le processus décisionnel en protection de l’enfance est rarement individuel et la décision n’est pas prise en vase clos. Au contraire, ce processus est collectif, itératif et influencé par différents éléments du contexte.
Cette thèse visait à comprendre la complexité du processus décisionnel autour de la clarification du projet de vie et du choix d’un milieu de vie de permanence alternatif à la réunification, dans le cas de jeunes enfants (0 à 5 ans). Les deux objectifs spécifiques consistaient à décrire comment les professionnels interagissent dans leurs routines pour prendre des décisions, ainsi qu’à cerner la manière dont ils interprètent le contexte institutionnel pour y arriver.
Reposant sur une approche qui combine la théorie de la structuration de Giddens et l’ethnométhodologie, cette étude est le fruit de neuf mois d’observation de comités aviseurs et d’entrevues auprès d’acteurs clés (n=16). Les résultats soulignent que ce processus repose sur un contexte d’action qui prend forme grâce aux routines que créent les acteurs afin d’organiser et de comprendre leur pratique. Ils montrent la nature nettement interactive et collective de ce processus impliquant la participation d’une diversité d’acteurs avec des rôles différents. Ils permettent aussi de dégager des éléments sous-jacents qui structurent ce processus : les pivots de l’action et les logiques institutionnelles. Considérer l’ensemble de ces éléments amène parfois des tensions qui rendent compte de la complexité et du défi que celui-ci représente pour la pratique. / In Quebec, the decision to place a child is considered an extraordinary measure. Based on the principle of keeping the child in the family, this decision must consider the goal of family reunification. When such reunification is not possible, practitioners must decide on the best way to direct the child's permanent plan to ensure continuity of care and stable relationships. Despite the importance of this process, we know very little about it.
Research on decision-making in child welfare has focused primarily on the study of individual decisions and the factors that determine them, in an essentially deductive approach aimed primarily towards controlling human error. However, decision-making in child protection is rarely carried out on an individual basis and decisions are not made in isolation. On the contrary, this process is collective, iterative and influenced by different contextual elements.
The aim of this thesis was to understand the complexity of the decision-making process around the clarification of the permanent plan and the choice of a permanent living environment as an alternative to reunification, particularly in the case of young children (0 to 5 years old). The two specific objectives were to describe how professionals interact in their routines to make decisions, and to identify how they interpret the institutional context in order to do so.
Based on an approach that combines Giddens's structuration theory and ethnomethodology, this study is the result of nine months of observation of advising committees and interviews with key actors (n=16). The results emphasize that this process is founded on a context of action that takes shape through the routines that actors produce in order to organize and understand their practice. They show clearly the interactive and collective nature of this process involving the participation of a diversity of actors with different roles. They also identify underlying elements that structure this process: the pivots of action and the institutional logics. Considering such elements together sometimes leads to tensions which reflect the complexity and the challenge it represents for practice.
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