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Les dimensions du retrait social à l'enfance : associations avec les difficultés interpersonnelles, étiologie génétique et précurseurs tempéramentauxMorneau-Vaillancourt, Geneviève 27 January 2024 (has links)
Le retrait social à l'enfance est associé à un ensemble de difficultés socio-émotionnelles, incluant des problèmes internalisés et des difficultés sociales avec les pairs. Le retrait social est un construit complexe qui peut se décliner de différentes manières puisque plusieurs raisons peuvent mener les enfants à s'isoler en contextes sociaux. Notamment, la réticence sociale et la préférence pour la solitude constituent deux dimensions qui se distinguent sur le plan de leurs motivations sous-jacentes et de leurs répercussions sur l'ajustement socio-émotionnel des enfants. Pour cette raison, il est pertinent d'étudier la réticence sociale et la préférence pour la solitude séparément. Plusieurs questions demeurent toutefois non résolues par rapport à leur développement au cours de l'enfance. C'est pourquoi l'objectif général de la présente thèse de doctorat est de documenter, à l'aide d'un devis longitudinal prospectif, l'évolution de la réticence sociale et de la préférence pour la solitude au cours de l'enfance, ainsi qu'examiner les mécanismes à l'origine de leur développement. Les objectifs spécifiques de la thèse sont d'examiner 1) dans quelle mesure la réticence sociale et la préférence pour la solitude prédisent les difficultés interpersonnelles au cours de l'enfance, 2) leur étiologie génétique, ainsi que 3) leurs précurseurs tempéramentaux. Des données recueillies tout au long de l'enfance auprès de participants de l'Étude des jumeaux nouveau-nés du Québec (ÉJNQ) et de l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ) ont été utilisées pour répondre à ces objectifs. La thèse se compose de trois articles empiriques. Le premier article utilise les données recueillies auprès des familles de l'ÉJNQ pour montrer, à l'aide d'une approche multi-niveaux, que, contrairement à la réticence sociale, la préférence pour la solitude augmenterait le risque de subir de la victimisation et du rejet par les pairs et que ces liens prédictifs s'expliqueraient par des contributions environnementales. Par ailleurs, la préférence pour la solitude était progressivement associée à la victimisation de 6 à 10 ans, suggérant que la préférence pour la solitude deviendrait davantage perçue négativement auprès des pairs vers la fin de l'enfance. Le deuxième article de la thèse met à profit les données issues du génotypage de participants de l'ÉJNQ et de l'ÉLDEQ pour examiner si des profils de vulnérabilité génétique différents permettent de différencier les trajectoires développementales à risque de la réticence sociale et de la préférence pour la solitude au cours de l'enfance. Les résultats indiquent que des scores polygéniques, calculés à partir des données génétiques des participants, sont différemment associés avec la réticence sociale et la préférence pour la solitude. Alors qu'un score polygénique pour la solitude prédisait la réticence sociale, un score polygénique général associé à plusieurs traits en lien avec la santé mentale prédisait la préférence pour la solitude. Ainsi, le deuxième article fournit une démonstration probante que des profils de risque génétique distincts sous-tendenderaient chacune des dimensions. Enfin, le troisième article examine, à l'aide des données de l'ÉJNQ recueillies de 5 mois à 10 ans, les précurseurs tempéramentaux et physiologiques précoces de la réticence sociale et de la préférence pour la solitude à l'âge préscolaire et à l'âge scolaire. Les résultats obtenus à partir d'un modèle séquentiel d'équations structurelles indiquent que l'inhibition comportementale face à une personne inconnue était posivitement associée à la réticence sociale au préscolaire. Par ailleurs, l'expression d'affects négatifs en contextes de nouveauté prédisait de façon similaire la réticence sociale et la préférence pour la solitude au préscolaire. Enfin, une interaction entre deux indicateurs de régulation physiologique, soit le tonus vagal et le cortisol, prédisait la réticence sociale en contexte scolaire. Cette interaction suggère que le tonus vagal pourrait atténuer le risque associé à la réponse du cortisol en ce qui a trait au développement de la réticence sociale à l'âge scolaire. Dans l'ensemble, les résultats du troisième article indiquent que certains précurseurs tempéramentaux et physiologiques prédisent de façon distincte la réticence sociale et la préférence pour la solitude. Ainsi, les résultats de la thèse contribuent à clarifier les distinctions entre les dimensions du retrait social en suggérant que la réticence sociale et la préférence pour la solitude sont différemment associées aux difficultés interpersonnelles et ont une étiologie génétique et des précurseurs tempéramentaux partiellement distincts. / Social withdrawal in childhood is associated with a host of emotional and interpersonal adjustment problems, including internalizing and peer difficulties. Social withdrawal is a complex and multifaceted construct, as different reasons can explain why children may choose to refrain from interacting with peers. Dimensions of social withdrawal such as social wariness and preference for solitude have unique social motivations and distinct associations with socioemotional problems. For these reasons, studying social wariness and preference for solitude separately is warranted. There are, however, several unresolved questions regarding aspects of their development. Hence, the general objective of the thesis is to document, within a longitudinal-prospective design, the development of social wariness and preference for solitude throughout childhood and the mechanisms underlying their respective developmental course. Specifically, the thesis aims to examine 1) the extent to which social wariness and preference for solitude are predictively associated with peer difficulties, 2) their genetic etiology, and 3) their early temperamental predictors. To achieve these goals, data collected throughout childhood from the Quebec Newborn Twin Study (QNTS) and the Quebec Longitudinal Study of Child Development (QLSCD) were used. The thesis includes three empirical chapters. The first chapter incorporates familial data from the QNTS in a longitudinal multilevel model to show that preference for solitude, rather than social wariness, increases the risk for peer victimization and rejection, and that these predictive links are likely a reflection of an environmental process. Preference for solitude progressively predicted victimization from 6 to 10 years old, suggesting that preference for solitude becomes more negatively perceived by peers in late childhood. The second chapter takes advantage of genotype data in the QNTS and in the QLSCD to test whether genetic vulnerability profiles differentiate high-chronic trajectories of social wariness and preference for solitude throughout childhood. Findings show that polygenic scores, calculated from the participants' genotypes, are differently associated with social wariness and preference for solitude. Whereas social wariness was associated with a polygenic score for loneliness, preference for solitude was associated with a general polygenic score for several mental health traits and thus overlapped genetically with a broader range of mental health traits. Results from the second study suggest that social wariness and preference for solitude have different etiological mechanisms, this time characterized by different genetic risk profiles. The third chapter examines, using data from the QNTS collected between 5 months and 10 years old, the early temperamental and physiological precursors of social wariness and preference for solitude in preschool and in grade school. Results from a sequential structural equation model indicate that behavioral inhibition in approaching an unfamiliar person was positively associated with preschool social wariness. Yet, the expression of negative affects in unfamiliar situations predicted both elevated levels of social wariness and preference for solitude in preschool. Further, an interaction between two physiological stress regulation systems, vagal tone and cortisol reactivity, predicted social wariness during the grade school years. This interaction suggests that vagal tone may buffer the risk associated with cortisol reactivity. Overall, findings from the third study show that, for the most part, early temperamental and physiological dispositions differentially predict social wariness and preference for solitude in childhood. In conclusion, results from the thesis contribute to enhancing our understanding of the etiological distinctions between dimensions of social withdrawal and of their respective risk for peer difficulties.
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