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Poésie et science(s) chez Saint-John Perse / Poetry and science(s) in Saint-John Perse’s workFels, Laurent 12 December 2014 (has links)
La lecture du « Discours Nobel » où Saint-John Perse précise que, chez le savant aussi bien que chez le poète, « l’interrogation est la même qu’ils tiennent sur un même abîme, et seuls leurs modes d’investigation diffèrent », nous a incité à approfondir l’analyse des influences des savoirs scientifiques sur la poésie de Saint-John Perse, mais aussi de la philosophie de Henri Bergson, d’autant plus que, plus loin, l’écrivain fait directement allusion à Einstein et à la physique quantique. Fernand Hallyn souligne dans son ouvrage La structure poétique du monde : Copernic, Kepler qu’« [u]ne poétique s’occupera de la formation d’une hypothèse en tant que phénomène global, débordant largement les cadres constitués et s’organisant d’une manière propre : résultat, certes, de déterminations et de conditionnements logiques et autres, mais également configuration unique, synthèse originale qui, en tant que totalité, demande une étude sui generis de la structuration et de l’interaction des éléments qui l’encadrent et l’informent ». Dans Les structures rhétoriques de la science de Kepler à Maxwell, il ajoute que « [l]a poétique n’est pas à exclure totalement de la science : celle-ci possède, au contraire, une poétique propre, pourvue de règles et de valeurs spécifiques ». Autrement dit, il y a interaction entre la vérité poétique et la vérité scientifique, les « modes d’investigation » (Saint-John Perse) des deux étant différents, mais l’objet de la quête restant le même. Nous avons donc analysé comment les influences du bergsonisme, mais aussi les savoirs scientifiques viennent nourrir l’œuvre de Saint-John Perse, celle-ci se réclamant d’une ouverture cosmique / In his “Nobel Speech”, Saint-John Perse specifies that, for the scientist as well as the poet, “the questioning is the same on the same abyss, with only their investigative modes differing”. This statement prompted a more thorough analysis of the influence on Saint-John Perse’s poetry of both scientific knowledge and Henri Bergson’s philosophy, especially as the writer, further in his text, explicitly refers to Einstein and quantum physics. In his La structure poétique du monde : Copernic, Kepler, Fernand Hallyn emphasizes that ”poetics attend to the genesis of a hypothesis as a global phenomenon, which goes far beyond any established framework and develops along its own scheme - the result, undoubtedly, of logical and other determination and conditioning, but also a unique configuration, an original synthesis which, as a whole, requires a sui generis study of its structuring and the interaction of the elements framing and informing it”. In Les structures rhétoriques de la science de Kepler à Maxwell, he adds that “poetics must not totally be excluded from science: rather, the latter is endowed with its own poetics following specific rules and values.” In other words, there is interaction between poetic truth and scientific truth, with the “investigative modes” (Saint-John Perse) of the two differing, yet the object of the quest remaining the same. Hence arose the analysis of how the influences of Bergsonism, along with scientific knowledge, nourish the works of Saint-John Perse, which claim a cosmic perspective
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