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Des constructions de "speechlessness" : une étude comparative Allemagne-France sur les rapports sociaux langagiers de pouvoir dans le domaine de l'éducation de la petite enfance / Konstruktionen von sprachlosigkeir : eine studie zu sprachlichen machtverhältnissen in der frühkindlichen bildung / Constructions of speechlessness : a study about language power relations in the domain of early childhood education

Thomauske, Nathalie saskia 14 September 2015 (has links)
L'Allemagne et la France se trouvent en matière d’immigration face à des défis semblables. Les deux pays sont des États-nations dans lesquels la société majoritaire est convaincue que le peuple doit être unifié à travers une langue commune. Cette conception d'État est pourtant fortement contestée par des personnes plurilingues (of Color). L’objectif de la thèse est d’analyser comment la discrimination des enfants plurilingues est construite et légitimée au quotidien dans le domaine de l'éducation de la petite enfance.À cette fin, des entretiens collectifs avec des enseignant-e-s et des parents ont été menés et ont été analysés suivant une approche constructiviste de la « grounded theory ». Les résultats montrent, entre autres, que les enseignant-e-s ne savent pas comment se comporter avec des enfants qui ne parlent pas la langue cible ou se sentent incertain-e-s face à ces enfants. La plupart d’entre elles / eux réagissent face à cette situation en exigeant des enfants de s’adapter et d'apprendre la langue cible par leurs propres moyens à travers une submersion dans cette langue. Les langues «Autres» des enfants et de leurs parents sont relégués au contexte privé et leurs locutrices / locuteurs sont réduit-e-s au silence dans le cadre de l’école maternelle. De cette façon le capital symbolique des enfants parlant une langue « Autre » est exclu de l’institution préscolaire, ce qui contribue à une restriction de leur participation égalitaire aux processus de l'éducation. D'autres enseignant-e-s critiquent ces politiques linguistiques de facto et décrivent en revanche comment ils contribuent à aider les enfants à s’exprimer dans leur(s) langue(s) préférée(s). / Germany and France face similar challenges concerning questions of immigration. Both countries are nation states, in which the majoritarian society is convinced that the people should be unified through speaking a common language. This conception of the nation-state is nevertheless strongly opposed by plurilingual people (of Color). The aim of the thesis is to analyze how a discrimination of plurilingual children is constructed and legitimized in daily life in the domain of early childhood education.To this end, focus group discussions with practitioners and parents have been conducted and analyzed following a constructionist “grounded theory” approach. Findings show, among others, that practitioners do not know or are insecure of how to deal with children who do not speak the target language. Some of them react by expecting children to adapt and to learn the language on their own through "language submersion". The “Other” languages of the children and their parents are relegated to the private context and their speakers are silenced in the ECEC setting. Other practitioners criticize these de facto language policies and describe how they contribute to support children in expressing themselves in their favorite language(s).
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Les femmes qui aiment le rap : enquête auprès d'amatrices à Montréal

Berg, Zénaïde 12 1900 (has links)
Cette recherche s’intéresse aux pratiques, aux valeurs et aux représentations des amatrices de rap francophones qui vivent à Montréal dans le but de saisir ce qui caractérise leur amateurisme. Une série d’entretiens de type récit de vie a été réalisée auprès de quinze amatrices de rap qui écoutent du rap de manière régulière et depuis plusieurs années. Plusieurs thématiques ont été explorés avec les amatrices, dont leur découverte du rap, leurs pratiques d’écoute actuelles et passées, leur rapport intime à la musique, leurs valeurs, leur identité ou encore leurs rapports et interactions avec les autres amateur.trice.s. J’ai pu observer que les femmes qui aiment le rap en écoutent majoritairement seules ou en petits groupes et qu’une partie importante d’entre elles ont été introduites à la culture hip-hop et au rap par le biais de leur grand frère. Les amatrices entretiennent un rapport intime à la musique et se servent de l’écoute du rap pour extérioriser leurs émotions. Le sentiment le plus souvent ressenti par les femmes lorsqu’elles écoutent du rap est l’empowerment. L’écoute du rap s’avère être positive pour les femmes et leur donne de la confiance et de la puissance. Cependant, les interactions sociales que les amatrices entretiennent avec les hommes amateurs de rap font état d’un phénomène de boys’ club qui touche aussi bien le groupe des amateur.trice.s que celui des autres acteur.trice.s de la scène rap montréalaise. Les points de vue et le travail des femmes sont souvent délégitimés ou minimisés par les acteurs du monde du rap. Ma recherche a également révélé la pertinence de l’intersectionnalité dans la compréhension des vécus et des points de vue des amatrices. En effet, l’inscription différenciée des amatrices dans les rapports sociaux de race et de classe segmente certaines des expériences qui caractérisent leur amateurisme, notamment en ce qui a trait à leurs représentations sociales. Les femmes noires et/ou racisées sont davantage conscientes des structures de domination et des dynamiques de pouvoir qui structurent les expériences des acteur.trice.s à l’intérieur du monde du rap au Québec que les femmes blanches. / This research focuses on the practices, values and representations of female francophone rap fans living in Montreal to understand what characterizes their amateurism. A series of life story interviews was conducted with fifteen female rap fans who have been listening to rap music regularly for several years. Several themes were explored with them, including their discovery of rap, their current and past listening practices, their intimate relationship with music, their values, their identity, and their relationships and interactions with other fans. I was able to observe that women who like rap music mostly listen to it alone or in small groups, and that a significant portion of them were introduced to hip-hop culture and rap music through their older brother. Female fans have an intimate relationship with music and listen to rap to express their emotions. The feeling that women most often experience when listening to rap music is empowerment. Listening to rap music is shown to be positive for women and gives them confidence and power. However, the social interactions that female fans have with male rap fans reveal a boys' club phenomenon that affects both the fan group and other players in the Montreal rap scene. Women's views and work are often delegitimized or minimized by the male actors of the rap world. My research also revealed the relevance of intersectionality in understanding the experiences and perspectives of female fans. Indeed, the differentiated inscription of female fans in social relations of race and class segments some of the experiences that characterize their amateurism, particularly regarding their social representations. Black and/or racialized women are more aware of the structures of domination and power dynamics that structure the experiences of actors within the Quebec rap scene than white women.
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Cercles citoyens et espace public : la démocratisation organisationnelle à l’épreuve des rodas brésiliennes

Ruelland, Isabelle 05 1900 (has links)
Au Brésil, les mouvements antiautoritaires engagés notamment dans de la réforme psychiatrique participent de la création de dispositifs de participation sociale parmi les plus innovants qu’on puisse trouver sur le plan de la démocratisation. La présente recherche avait d’abord pour objectif de comprendre comment de ces dispositifs agissent sur les rapports sociaux de pouvoir traversant le réseau de santé mentale de la ville de Campinas dans l’État de São Paulo. Nous problématisons les forces sociales et économiques qui participent de la construction de ce réseau et de son « système d’analyse et de cogestion » ; une organisation participative impliquant côte à côte des destinataires, des travailleurs, des gestionnaires et parfois des élus locaux. En survolant les différents courants de la sociologie des organisations, nous découvrons le rôle central de la prise en compte du destinataire de services pour l’étude de la dimension sociopolitique de l’organisation. Il ne s’agit pas d’étudier les rapports sociaux de pouvoir sous l’angle des dispositifs participatifs, mais bien à partir des expériences vécues et de la production collective de subjectivation politique. À partir de données recueillies lors d’une ethnographie de huit mois auprès du réseau de santé mentale de Campinas, nous observons en quoi la transformation des rapports sociaux de pouvoir vécue subjectivement par les acteurs renvoie à des configurations collectives spécifiques communément nommées rodas (cercle en portugais). Cette notion fait référence aux situations au cours desquelles un petit groupe d’acteurs se réunit pour réfléchir, débattre et décider d’actions à mener en rapport à la santé mentale dans la ville. Ces configurations collectives permettent aux citoyens de donner sens et forme à un projet local de démocratisation. L’étude se consacre alors à comprendre comment les rodas agissent sur les rapports sociaux de pouvoir induits par l’organisation participative locale. En 2012, le réseau de santé mentale de Campinas traverse une des plus importantes crises de son histoire. Des coupures et la privatisation de services ont mené à une vaste mobilisation citoyenne. Dans ce contexte, nous identifions les points de tensions et d’agencements entre les rodas et les dispositifs participatifs du réseau en portant attention aux expériences quotidiennes. L’analyse des rodas ouvre de nouvelles pistes de compréhension des dynamiques de pouvoir collectif en contexte organisationnel. Par le partage de temps dans une pluralité d’espaces ouverts, par le partage d’affects ainsi que par la problématisation collective d’évènements critiques affectant le quotidien, les rodas agissent sur la hiérarchisation de manière à la réduire. Cet effort collectif de démocratisation sans cesse renouvelé ne permet toutefois pas de venir à bout des inégalités de pouvoir induites par l’organisation des services et par la société brésilienne. Comme pratique citoyenne, les rodas constituent néanmoins des leviers collectifs pour dénoncer des contradictions et des injustices sociales au sein et en dehors de l’organisation participative. Elles relèvent la possibilité d’une critique collective continue ouverte à la créativité sociale. Cette recherche ouvre un nouveau champ d’études sur les innovations citoyennes en contexte d’organisation participative; un champ d’autant plus prometteur qu’il s’inscrit dans un renouvellement critique de la sociologie des organisations. / In Brazil, anti-authoritarian movements, particularly those engaged in psychiatric reform, are creating some of the newest innovative democratic forms of social participation. The aim of this research is first to understand how these new participatory schema act on the social relations of power across the mental health network in the city of Campinas in the State of São Paulo. I first problematize the social and economic forces involved in the construction of this network and its "system of analysis and co-management". This participatory model of organization requires users, workers, managers and sometimes local elected officials work side by side. Across the different streams of organizational sociology, the user is seen to play a central role in defining the socio-political dimension of the organization. However this is not achieved through participatory schema rather the user arises from the production of political subjectivation and the actual experiments themselves. Using ethnographic data collected during an eight-month period from across the Campinas mental health network, I observe how the transformation of the subjective social relations of power experienced by the actors refers to specific collective configurations commonly known as "rodas" (Circle in Portuguese). The term “rodas” refers to small groups of actors who meet to reflect, debate and decide on actions to be taken in relation to mental health practices in the city. These collective configurations allow citizens to give meaning and form to a local democratization project. The study then focuses on how the rodas influence the social relations of power induced by the local organization. In 2012, the Campinas mental health network went through one of the biggest crises in its history. Cuts and the privatization of services led to widespread citizen mobilization. In this context, I identify tensions and strategies within the rodas and their means for participation across the network paying attention to their everyday experiences. The analysis of rodas opens up new avenues of understanding the levers of collective power in an organizational context. Through the sharing of time in a plurality of open spaces, through sharing affect as well as through collective problem-solving of critical events impacting affecting daily life, the rodas act to reduce organisational e hierarchy. This collective effort of constantly renew democratization does not however make it possible to overcome the inequalities of power induced by the organization of services and by Brazilian society. As a form of citizen participatory practice, rodas nevertheless provide collective levers that denounce contradictions and social injustices within and outside the organization. Their practices highlight the possibility of a continuous collective criticism open to social creativity. This research opens a new field of study on citizen participation and innovation in the context of the organization; a field that is all the more promising because it is part of a critical renewal of the sociology of organizations.

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