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Camp et Forêt suivi de Quatre objets de mémoire

Comtois, Michèle 06 1900 (has links)
Camp met en présence un officier nazi et ses Juifs : une petite fille s’appuyant sur sa vie d’avant afin de survivre dans sa vie d’après, une jeune femme d’une cinglante liberté intérieure et un groupe de prisonniers, la masse grise. Ce récit se déroule en quelques jours dans un camp d’extermination, en Pologne. Il y est question d’un projet insensé, imaginé et mis en œuvre par le Nazi dont le discours s’apparente à de confuses et dérisoires logorrhées. La recherche d’une humanité déniée, à la base du dévoilement de l’individualité des personnages (prisonniers), émane de la grâce, de l’authenticité et de la force vitale de la protagoniste, la petite fille, tendue vers son plan-de-quand-même-vie. Forêt, écrit en parallèle, puis à la fin de Camp, n’est pas sa suite, mais l’est aussi… Court récit poétique, il raconte la traversée d’une forêt par une femme à la recherche de ses édens. Le lieu, interpellé et très souvent conspué pour ce qu’il est devenu, devient un actant. Forêt, se servant de ses restes mythiques, contraint le pas-à-pas de la femme, perdue d’avance. L’essai, Quatre objets de mémoire, porte sur l’appropriation et la transmission de la mémoire de la Shoah, à partir de restes, de détails, de petits riens, perçus ici comme d’imaginables traces. J’interroge les signes singuliers d’improbables objets (feuillets administratifs du Troisième Reich, clichés fragmentaires d’Auschwitz-Birkenau et photographies de ses bois et de ses latrines) afin d’y débusquer de petits morceaux du caché, du secret et de l’innommable de la Solution finale. L’affect ressenti en présence de ces objets, par ce que je nomme, le nécessaire abandon, y est analysé dans le dessein d’en saisir leurs douleurs et de les rendre miennes. L’œuvre de l’artiste de la photo, Marie-Jeanne Musiol, sur Auschwitz-Birkenau, est à la base de ce désir de mémoire pérenne. / Camp presents a Nazi officer and his Jews : a little girl leaning on her previous life so that she’ll survive in her afterwards life, a young woman livened up by a pungent inner freedom and a group of prisoners, the grey herd. This story takes place within few days inside an extermination camp, in Poland. It is about an insane plan, envisioned and implemented by the Nazi whose discourse is similar to muddled and vacuous logorrheas. At the very roots of the unveiling of the character’s individuality (the prisoners), the quest for a denied humanity emanates from the grace and the vital force of the protagonist, the little girl, towards her plan-of-anyhow-life. First written in parallel then in the end, Forêt is not the continuation of Camp even if it is, as well… This brief poetical narrative relates a woman’s crossing of a forest while searching for her Edens. Hailed and quite often jeered for what it became, the site turns into an actant. Through its mythical remnants, Forest ergo compels the woman’s doomed step-by-step. The essay Quatre objets de mémoire focuses on the appropriation and transmission of the memory of the Holocaust through remnants, details, small things regarded here as imaginable traces. I examine quaint signs of unlikely objects (Third Reich’s administrative leaflets, Auschwitz-Birkenau’s fragmented pictures and images of its woods and latrines) in order to disclose small pieces of what is the hidden, the secretive and the unspeakable about the Final Solution. The affect experienced upon their contact, through what I call the “necessary abandonment”, is thusly analyzed with the purpose to comprehend the corresponding pains and to seize them for myself. Photo Artist Marie-Jeanne Musiol’s work on Auschwitz-Birkenau underlies this perennial desire to remember.
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Camp et Forêt suivi de Quatre objets de mémoire

Comtois, Michèle 06 1900 (has links)
Camp met en présence un officier nazi et ses Juifs : une petite fille s’appuyant sur sa vie d’avant afin de survivre dans sa vie d’après, une jeune femme d’une cinglante liberté intérieure et un groupe de prisonniers, la masse grise. Ce récit se déroule en quelques jours dans un camp d’extermination, en Pologne. Il y est question d’un projet insensé, imaginé et mis en œuvre par le Nazi dont le discours s’apparente à de confuses et dérisoires logorrhées. La recherche d’une humanité déniée, à la base du dévoilement de l’individualité des personnages (prisonniers), émane de la grâce, de l’authenticité et de la force vitale de la protagoniste, la petite fille, tendue vers son plan-de-quand-même-vie. Forêt, écrit en parallèle, puis à la fin de Camp, n’est pas sa suite, mais l’est aussi… Court récit poétique, il raconte la traversée d’une forêt par une femme à la recherche de ses édens. Le lieu, interpellé et très souvent conspué pour ce qu’il est devenu, devient un actant. Forêt, se servant de ses restes mythiques, contraint le pas-à-pas de la femme, perdue d’avance. L’essai, Quatre objets de mémoire, porte sur l’appropriation et la transmission de la mémoire de la Shoah, à partir de restes, de détails, de petits riens, perçus ici comme d’imaginables traces. J’interroge les signes singuliers d’improbables objets (feuillets administratifs du Troisième Reich, clichés fragmentaires d’Auschwitz-Birkenau et photographies de ses bois et de ses latrines) afin d’y débusquer de petits morceaux du caché, du secret et de l’innommable de la Solution finale. L’affect ressenti en présence de ces objets, par ce que je nomme, le nécessaire abandon, y est analysé dans le dessein d’en saisir leurs douleurs et de les rendre miennes. L’œuvre de l’artiste de la photo, Marie-Jeanne Musiol, sur Auschwitz-Birkenau, est à la base de ce désir de mémoire pérenne. / Camp presents a Nazi officer and his Jews : a little girl leaning on her previous life so that she’ll survive in her afterwards life, a young woman livened up by a pungent inner freedom and a group of prisoners, the grey herd. This story takes place within few days inside an extermination camp, in Poland. It is about an insane plan, envisioned and implemented by the Nazi whose discourse is similar to muddled and vacuous logorrheas. At the very roots of the unveiling of the character’s individuality (the prisoners), the quest for a denied humanity emanates from the grace and the vital force of the protagonist, the little girl, towards her plan-of-anyhow-life. First written in parallel then in the end, Forêt is not the continuation of Camp even if it is, as well… This brief poetical narrative relates a woman’s crossing of a forest while searching for her Edens. Hailed and quite often jeered for what it became, the site turns into an actant. Through its mythical remnants, Forest ergo compels the woman’s doomed step-by-step. The essay Quatre objets de mémoire focuses on the appropriation and transmission of the memory of the Holocaust through remnants, details, small things regarded here as imaginable traces. I examine quaint signs of unlikely objects (Third Reich’s administrative leaflets, Auschwitz-Birkenau’s fragmented pictures and images of its woods and latrines) in order to disclose small pieces of what is the hidden, the secretive and the unspeakable about the Final Solution. The affect experienced upon their contact, through what I call the “necessary abandonment”, is thusly analyzed with the purpose to comprehend the corresponding pains and to seize them for myself. Photo Artist Marie-Jeanne Musiol’s work on Auschwitz-Birkenau underlies this perennial desire to remember.

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