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Le Paléozoique briançonnais au nord de Névache : analyse des déformations alpines d'un secteur de la zone axiale briançonnaise.Fabre, Richard 23 March 1982 (has links) (PDF)
Une étude structurale systématique , appuyée sur un lever au 1/10 000e entre Névache et la ligne de partage des eaux Arc/Durance (crête Thabor-Rochilles) a permis de mettre en évidence les déformations superposées suivantes: 1/ Schistosité ancienne, discrète et souvent invisible autrement qu'au microscope. Elle fait toujours un angle faible avec So et l'on peut, pour cette raison envisager qu'elle résulte d'une déformation par cisaillement de la pile des couches lors des charriages briançonnais principaux. Toutefois, aucun accident de chevauchement parfaitement caractérisé n'a été rencontré dans ce secteur. 2/ Structures principales: plis hectométriques avec nombreux replis parasites décamétriques, associés au développement d'une schistosité régionale, à pendage W, largement prédominant, plus ou moins serrée suivant les niveaux lithologiques. Ces plis à tendance isoclinale, sont relativement serrés (500 m d'espacement moyen entre les plans axiaux majeurs) et ont des rapports dysharmoniques avec les plis plus ouverts et plus lâches affectant le Mésozoïque. Leurs plans axiaux sont subverticaux dans les secteurs les plus profonds (vallée et rive ouest de la haute Clarée) mais deviennent tout progressivement de plus en plus déversés à l'Est dans la partie haute de l'édifice (crêtes au N de Névache). Cet accroissement du déversement est dû à un ploiement d'ensemble tardif, dit phénomène de "surdéversement", qui s'accompagne d'un cisaillement d'ensemble d' W en E des parties hautes de la zone briançonnaise par rapport à ses parties basses. Ces structures sont à rapporter au "rétrocharriage" des auteurs. 3/ Structures synschisteuses, liées à un cisaillement de sens opposé (transport relatif vers l 'W des parties hautes): plis ouverts décimétriques à métriques, à plans axiaux marqués par une schistosité de crénulation moyennement pentée vers l 'E., fréquents dans les formations permiennes à lithologie peu contrastée mais absents ou représentés de façon douteuse dans les alternances schistogréseuses du Houiller. Ces structures synschisteuses tardives sont particulières à notre secteur d'étude et sont uniquement visibles dans la formation stéphano-permienne du massif de Rochilles - Roche Chateau. Ces phases de déformation synschisteuses plicatives ont toutes une direction subméridienne N 150° à N 175°. 4/ Fractures tardives qui sont successivement subméridiennes (faisceau de la Clarée), puis N 110°; elles s'organisent en couloir de cisaillement à décrochements sénestres avec leurs fractures conjuguées de Riedel (familles de failles du Lautaret). Ajoutons enfin l'existence de bombements tardifs N 70° à N 80° attribuables aux réajustements isostasiques fréquents dans les Alpes occidentales. En dépit d'une disposition évoquant de prime abord " l'éventail Briançonnais ", naguère classique, les caractères structuraux observés permettent donc d'étendre au Paléozoïque de ce secteur du Briançonnais les principales conclusions obtenues, plus au S au niveau du Mésozoïque concernant l'origine polyphasée de ce dispositif et l'enchainement chronologique des déformations qui l'ont engendré. Le métamorphisme régional alpin HP/BT à prehnite-pumpellyite et accessoirement lawsonite ne peut être raccordé avec certitude à la phase tectonique ancienne. Il est en tout cas probable qu'il débute à cette époque, sans qu'il soit possible de savoir s'il se poursuit pendant les autres phases synschisteuses. L'étude lithostratigraphique de la série houillère n'a pas permis d'établir une chronostratigraphie plus précise que celle établie antérieurement , on a seulement pu confirmer l'âge Westphalien C du Houiller, rive gauche de la Clarée. L'analyse sédimentaire montre que les dépôts houillers correspondent à une sédimentation de plate-forme littorale alimentée par un lacis de chenaux divaguants. Cette sédimentation rythmique présente, en définitive, toutes les caractéristiques d'un faciès "Molasse" sans toutefois montrer des dépôts marins calcaires. Au Stéphano-Permien les termes lithologiques deviennent diversifiés hétérogènes et témoignent l'indice de mouvements tectoniques synchrones des dépôts (discordance Dl, D2, etc.) ou post -dépôts (réduction rapide vers le Sud) de la série permienne. Au Stéphano-Permien on observe un changement des conditions paléogéographiques qui deviennent proches d'un milieu deltaïque à torrentiel. Ce travail a permis en outre d'établir un lever précis au 1/10 000e de la zone houillère briançonnaise au Nord de Névache et jusqu'à la limite de partage des eaux Arc/Durance (environ 72 km2).
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