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Le rôle des suffixes en /+rV/ dans l'expression du lieu et de la direction en japonais et l'hypothèse de leur origine altaïque

Antonov, Anton 11 December 2007 (has links) (PDF)
Ce travail présente les résultats d'une étude diachronique portant sur l'hypothétique valeur d'ancien « locatif/directif » d'un certain nombre de suffixes nominaux japonais de type /+rV/. Les suffixes japonais qui font l'objet de cette étude ont parfois été présentés comme cognats de suffixes « altaïques » de même type ayant une valeur de locatif ou de directif. Ils ont ainsi été considérés comme une preuve supplémentaire de la parenté « altaïque » du japonais, sans que l'on ait étudié de façon satisfaisante leur histoire. C'est ce vide que la présente étude vise à combler. Elle a pour objectif de vérifier si les suffixes japonais ont bien un emploi locatif et s'il y a ainsi lieu de procéder à des comparaisons entre eux et les suffixes de type /+rV/ attestés dans les langues « altaïques ». A partir des résultats de cette étude, l'auteur est amené à rejeter l'hypothèse de l'origine « altaïque » des suffixes japonais à emplois « locatifs », en raison de l'absence d'exemples clairs de tels emplois dans le corpus ancien et du nombre extrêmement restreint d'attestations dialectales modernes. En outre, l'auteur démontre que les exemples le plus souvent cités comme preuve de l'existence d'une telle valeur de « locatif » en japonais sont en réalité d'origine relativement récente et il propose de les interpréter comme autant de manifestations de l'emploi d'un marqueur de pluriel, et non pas d'un indice « locatif » figé. Pour conclure, l'auteur s'interroge sur la possibilité qu'il s'agisse dans le cas des suffixes japonais et « altaïques » d'une convergence non-aréale motivée par certains traits typologiques que le japonais partage avec le coréen et les langues dites « altaïques ». En résumé, cette étude s'attache à montrer l'importance de l'établissement de critères méthodologiques stricts dans le domaine de la linguistique comparée du japonais, ainsi que l'intérêt de privilégier le travail historique sur chacune des langues étudiées comme un préalable indispensable à d'éventuelles comparaisons entre elles. Elle ouvre ainsi la voie à des études diachroniques sur les suffixes de type /+rV/ dans d'autres langues supposées être « altaïques », notamment en coréen, où ces suffixes restent peu étudiés.

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