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Je te dégoûte comme un souvenir d'enfance ; suivi de Hiatus : l’espace abstrait dans Comment nous sommes nés de Carole DavidBeaudoin, Laurianne 04 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Je te dégoûte comme un souvenir d’enfance est un recueil de poésie qui explore l’incarnation trouble de sa sujet dans le monde du capitalisme hégémonique. Ce monde, tantôt inhospitalier tantôt serein en apparence, l’atteint par les yeux. Puis, il s’inscrit dans la matérialité du reste de son corps à la fois réceptif et tendu. Son rapport physique et psychologique à la sexualité ouvre une fenêtre sur la possibilité de résonance avec autrui, une connexion partielle et momentanée. Pourtant, l’être-au-monde, aussi complexe et épanouissant puisse-t-il potentiellement être, est ankylosé par l’impératif de la mort qui impose une fin à son expérience. L’essai s’intéresse, conjointement à la création, à l’aliénation des sujets poétiques qui naviguent dans les espaces déliquescents de l’Amérique néo-libérale dans Comment nous sommes nés de Carole David. Il lit ces lieux par le prisme du paysage subjectif (Collot, 2005) et de l’américanité littéraire, expérience continentale intime et angoissante (Nepveu, 1998 ; Lapierre, 1995). Produits sociaux éminemment politiques, ces lieux du poème, espaces abstraits (Lefebvre, 1974), s’y révèlent comme des instruments à la pensée et au pouvoir dans la production d’un champ spatial aliénant. Surplombés par le spectre de l’apocalypse, les poèmes de Comment nous sommes nés enchevêtrent la vie et la mort. Ils dépeignent de manière lucide un univers composite dans lequel l’exceptionnalisme humain laisse place aux dialogues entre espèces. Les espaces sympoïétiques (Haraway, 2020) du recueil m’apparaissent enfin comme tentaculaires, entrelacés. / I repel you like a childhood memory is a collection of poetry that explores the troubled incarnation of its subject in the world of hegemonic capitalism. This world, sometimes inhospitable sometimes serene in appearance, passes through her eyes first. Then, it is inscribed in the materiality of his body both receptive and tense. Her physical and psychological relationship to sexuality opens a window on the possibility of resonance with others, a partial and momentary connection. Yet the being-in-the-world, however complex and fulfilling it may be, is stifled by the imperative of death that imposes an end to its experience. The essay is jointly concerned with the creation and alienation of poetic subjects navigating the deliquescent spaces of neo-liberal America in Comment nous sommes nés by Carole David. It reads these places through the prism of subjective landscape (Collot, 2005) and literary Americanity, an intimate and agonizing continental experience (Nepveu, 1998; Lapierre, 1995). These places of the poem, abstract spaces (Lefebvre, 1974), reveal themselves as instruments of thought and power in the production of an alienating space field. Overlooked by the spectrum of apocalypse, the poems of Comment nous sommes nés tangle life and death. They lucidly depict a composite universe in which human exceptionalism gives way to dialogues between species. The spaces of sympoiesis (Haraway, 2020) of the collection appear in the end as sprawling, interlaced.
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