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L'organisation sociale des plantes cultivées : influence des échanges, représentations et pratiques sur la diversité du sorgho ( Sorghum bicolor [L.] Moench) chez les peuples du mont Kenya / The social organization of crop : influence of the exchanges, the representations and the practices on the diversity of the sorghum (Sorghum bicolor [L.] Moench) at the peoples of the Mount KenyaLabeyrie, Vanesse 19 December 2013 (has links)
La diversité des ressources génétiques est façonnée par de multiples facteurs in situ, parmi lesquels l’action anthropique joue un rôle majeur. La diffusion et la sélection des semences sont les principales pratiques humaines qui influencent l’évolution des plantes cultivées. Au sein des systèmes agricoles familiaux, les pratiques individuelles d’échange et de sélection ne sont pas indépendantes entre elles. En effet, l’organisation des sociétés a un impact considérable sur les pratiques individuelles des agriculteurs car elle influence la diffusion des semences et du savoir qui y est associé.L’objectif de cette thèse est d’améliorer notre compréhension des mécanismes par lesquels l’organisation des sociétés humaines influence l’organisation de la diversité des plantes cultivées in situ. Cette étude combine pour cela des approches de biologie des populations et d’anthropologie sociale et culturelle pour analyser la relation entre l’organisation des sociétés Chuka, Tharaka et Mbeere et l’organisation de la diversité du sorgho (Sorghum bicolor [L.]Moench) sur le versant Est du Mont Kenya.Dans un premier temps, cette étude décrit la distribution de la diversité du sorgho au regard de l’organisation des sociétés. Nous montrons que l’organisation ethnolinguistique structure la distribution de la diversité telle qu’elle est perçue par les agriculteurs (les variétés nommées),et telle que nous l’avons caractérisée à l’aide de marqueurs génétiques et phénotypiques.Cependant, ces deux approches de la diversité ne coïncident pas parfaitement, notamment car certaines variétés locales distinguées par les agriculteurs ne correspondent pas à des unités génétiques distinctes et homogènes. Ces résultats nous amènent à nous interroger sur la cohérence des taxonomies locales vis-à-vis de la structure de la diversité génétique et phénotypique.Dans un second temps, nous testons donc si les agriculteurs appartenant à un même groupe ethnolinguistique identifient, nomment et classent les variétés de manière similaire au regard de leurs caractéristiques phénotypiques, et si les taxonomies paysannes diffèrent entre les groupes. Ces analyses montrent que l’organisation des sociétés a un impact sur la diffusion des systèmes de taxonomies locaux. L’examen des réseaux d’échanges de semences permet de comprendre cette relation en montrant que les échanges de semences, et vraisemblablement du savoir qui y est associé, se font principalement entre personnes de même groupe ethnique.L’effet des différences de représentations, traduites par les taxonomies, sur les pratiques de sélection des semences est enfin discuté.Cette thèse montre donc que l’organisation des sociétés structure la diffusion des semences et du savoir, et qu’elle influence ainsi les pratiques individuelles de gestion de la diversité des agriculteurs. Cette approche pluridisciplinaire ouvre de nouvelles perspectives pour la caractérisation, la conservation et l’amélioration des ressources génétiques. / Crop genetic resources are elaborated by multiple environmental factors in situ, among whichthe human action plays a major role. Seed diffusion and selection are the main humanpractices that influence crop evolution on farm. In addition, in most small-scale farmingsystems, farmers’ practices of seed exchanges and selection are not independent. Indeed, theindividual practices are considerably influenced by the organization of societies that shapesseed and knowledge diffusion.This thesis addresses the mechanisms through which the organization of societies shapes cropdiversity in situ. We combined populations’ biology with social and cultural anthropologyapproaches to analyze the relationship between the organization of Chuka, Tharaka andMbeere societies and the patterns of sorghum diversity (Sorghum bicolor [L.] Moench) on theeastern slope of Mont Kenya.This study first describes the patterns of sorghum diversity with regards to the organization ofsocieties. We show that ethnolinguistic organization shapes the distribution of sorghumdiversity as perceived by farmers (the varieties they name), and as characterized by us usingneutral genetic markers and phenotypic descriptors. Nevertheless, these approaches ofdiversity have evidenced some divergence, notably because the local varieties were notdistinct and uniform genetic units. This observation raised questions concerning thecorrespondence between farmers’ taxonomy and the structure of genetic and phenotypicdiversity.This led us to test whether farmers belonging to a same ethnolinguistic group identify, nameand classify varieties consistently regarding their phenotypic characteristics, and whetherthese local taxonomies differ among groups. These analyses showed that the organization ofsocieties impacts the diffusion of local taxonomy.Examination of seed exchange networks finally helped to understand this latter relationshipby showing that seed, and the knowledge probably associated, are exchanged mainly betweenpeople from the same ethnolinguistic group.We further discuss the effect of differences in the way farmers represent sorghum diversity tothemselves, reflected by their taxonomies, on their seed selection practices.This study showed that the organization of societies shapes seed and knowledge exchanges,hence influencing farmers’ individual practices of diversity management. Thispluridisciplinary approach hence gives new perspectives for the characterization, theconservation and the improvement of crop genetic resources
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