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Les reconfigurations du syndicalisme dans le Venezuela d’Hugo Chávez : une réincorporation ambiguë ?

Cette thèse étudie la reconstitution du lien entre l’État et le mouvement syndical au Venezuela entre 1999 et 2015. Paradoxalement, la radicalisation rhétorique de Chávez est concomitante à des pratiques plus conservatrices, on analyse la contention d’une situation révolutionnaire devenue thermidorienne. Le mouvement syndical, acteur marginalisé au cours de la période, apparaît comme un prisme pour appréhender ces transformations. Souvent utilisé pour caractériser le gouvernement Chávez, le populisme, même affranchi de ses deux principaux écueils, un « dénigrement des masses » et un flou définitionnel, même conscrit à l’aire latino-américaine, nous paraît trop imprécis. Cette étude de cas permet une actualisation du concept d’incorporation de David et Ruth Berins Collier à l’époque post-néolibérale dont le Venezuela s’inscrit dans la variante privilégiant la mobilisation au contrôle. Le champ syndical, dont l’organisation est contrôlée par l’adoption d’une nouvelle loi du travail, est marqué par un haut niveau de politisation. Nous montrons les spécificités de la seconde vague d’incorporation : constituée sur une base territoriale plus que corporatiste, avec le secteur informel plutôt que la paysannerie comme classe populaire non inscrite dans des rapports de production salariés. L’étude des trajectoires des membres des comités exécutifs des trois centrales successivement majoritaires et de quelques récits biographiques permet de mieux comprendre le renouvellement puis l’institutionnalisation des directions syndicales. Nous achevons ce travail en nous intéressant au Bolívar, région du sud-est du pays, reflet des tensions entre le chavisme et le mouvement ouvrier. / This thesis addresses the reconstitution of the connection between the State and the trade union movement in Venezuela between 1999 and 2015. Paradoxically, Chávez rhetorical radicalization is concurrent with more conservative practices; one can observe the contention of a revolutionary situation that has become a “Thermidorian situation”. The trade union movement, marginalized actor during this period, emerges as a prism to grasp these transformations. Frequently used to define Chávez administration, populism, even freed from its two main pitfalls, “denigration of the masses” and fuzzy decision-making, and even contained within Latin-American area, seems too much imprecise. This case study provides an update of the concept of incorporation developed by David and Ruth Berins Collier in post-neoliberal times in which Venezuela would be part of the version favouring mobilization over control. A high level of pollicisation characterizes the trade union field, which organization is controlled by the adoption of a new labour law. We show the specificities of the second incorporation wave: formed on a territorial rather than corporatist basis, with the informal sector rather than with than the peasantry as its popular class outside employee relations of production. Studying the trajectories of the executive committee members of the three consecutively ruling central labour bodies on the one hand, and some biographical narratives on the other hand, allows to better understand first the renewal and second the institutionalisation of the trade-union leaderships. We conclude this analysis with addressing the southeast region of Bolívar, which highlights and reflects the tensions between chavism and the workers movement.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080070
Date02 December 2015
CreatorsPosado, Thomas
ContributorsParis 8, Sintomer, Yves
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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