L’impulsivité est une séquelle fréquente suite à un traumatisme cranio-cérébral (TCC) à laquelle sont associées de nombreuses conséquences néfastes et qui nécessite un investissement considérable de ressources. En ce sens, une évaluation adéquate de l’impulsivité est de mise dans un contexte de réadaptation. Par contre, malgré son importance, il n’existe pas de définition consensuelle de l’impulsivité post-TCC ni de mesure spécifique permettant de l’évaluer.
Il est généralement admis, dans la littérature récente, que l’impulsivité est un construit multidimensionnel. Notamment, le modèle UPPS-P de l’impulsivité gagne un appui significatif et pourrait permettre une compréhension plus spécifique de l’impulsivité post-TCC. Selon ce modèle, il existe quatre dimensions à l’impulsivité soit l’urgence (tendance à agir ses impulsions dans un contexte d’émotions intenses), le manque de persévérance (difficulté au niveau du maintien de l’attention sur une tâche complexe et ennuyante et une susceptibilité à l’ennui), le manque de préméditation (difficulté de prévoir les conséquences d’un comportement avant de le poser) et la recherche de sensations (tendance à préconiser des activités jugées excitantes et l’ouverture à essayer de nouvelles expériences qui peuvent ou non, être dangereuses). Il a été proposé que l’urgence, le manque de persévérance et le manque de préméditation sont associés à des difficultés à inhiber la réponse automatique, à résister à l’interférence proactive et de la prise de décision, respectivement (Bechara et Van der Linden, 2005). Une telle conceptualisation offre une avenue prometteuse quant à l’évaluation de l’impulsivité post-TCC.
Le présent projet vise à clarifier le construit de l’impulsivité post-TCC, à déterminer si les mêmes mécanismes cognitifs sont en lien avec les dimensions de l’impulsivité dans un contexte de réadaptation fonctionnelle intensive puis de déterminer quelles tâches de performance prédisent le mieux les comportements impulsifs dans ce milieu.
D’abord, une recension des écrits portant sur l’impulsivité post-TCC donne un appui à la conceptualisation multidimensionnelle de l’impulsivité et fait ressortir les obstacles qui nuisent à l’étude de l’impulsivité post-TCC. Ensuite, l’utilisation de diverses tâches de performance permet d’évaluer le lien entre les dimensions de l’UPPS-P et les mécanismes cognitifs. Les résultats indiquent des atteintes sur les mécanismes liés à l’inhibition de la réponse automatique, à la résistance à l’interférence proactive ainsi qu’à la prise de décision. Toutefois, ils ne permettent pas de supporter les propositions de Bechara et Van der Linden quant aux mécanismes sous-jacents aux dimensions de l’impulsivité post-TCC chez les patients en réadaptation intensive. Finalement, les résultats permettent de faire ressortir la pertinence des tâches de performance écologiques dans la prédiction de comportements impulsifs dans la vie quotidienne. Les portées théoriques et cliniques des résultats sont discutées. / Impulsivity is a common sequela following traumatic brain injury (TBI) to which are associated many negative consequences and necessitates important resources. A thorough assessment of impulsivity is therefore necessary in a rehabilitation setting. However, there is no consensual definition of post TBI impulsivity nor is there a specific measure allowing its assessment.
It is generally acknowledged, in recent literature, that impulsivity is a multidimensional construct. The UPPS-P model is gaining a significant amount of support and could allow a better understanding of post-TBI impulsivity. According to this model, there are four dimensions to impulsivity, namely urgency (tendency to experience and act on strong impulses frequently under conditions of strong affect), lack of perseverance (inability to remain focused on a task that may be boring or difficult), lack of premeditation (inability to think and reflect on the consequences of an act before engaging in that act) and sensation seeking (tendency to enjoy activities that are exciting and a willingness to try new experiences). It has been suggested that urgency, lack of perseverance and lack of premeditation are linked to impairments on prepotent response inhibition, on resistance to proactive interference and on decision making, respectively (Bechara and Van der Linden, 2005). This conceptualisation offers a promising avenue as to the assessment of post-TBI impulsivity.
This project aims to clarify the construct of post-TBI impulsivity, to determine whether the same cognitive mechanisms come into play in the different dimensions of impulsivity in an intensive functional rehabilitation setting and to determine which performance tasks allow the prediction of impulsive behaviors in that setting.
Firstly, a literature review among studies on post-TBI impulsivity gives support to a multidimensional conceptualisation of impulsivity and allows to bring out the obstacles which make the study of post-TBI impulsivity more complicated. Secondly, the use of different performance tasks is used to assess the links between UPPS-P dimensions and cognitive mechanisms. Results indicate impairments on the mechanisms linked to prepotent response inhibition, to resistance to proactive interference and to decision making. However, they do not support Bechara and Van der Linden’s (2005) propositions as to the underlying mechanisms to the dimensions of post-TBI impulsivity in an acute rehabilitation setting. Thirdly, the results show the relevance of ecological performance tasks as to the prediction of impulsive behaviors in everyday life. The theoretical and clinical implications of the results are discussed.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18494 |
Date | 04 1900 |
Creators | Kocka, Andrea |
Contributors | Gagnon, Jean |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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