L’hypothèse principale qui sous-tend cette recherche est que les œuvres de Maurice Blanchot (recueils critiques, romans et récits) s’inscrivent dans un projet métapolitique dont le fil rouge est la problématique de la souveraineté. C’est celle-ci qui fournit le point d’articulation entre les interventions publiques et les textes littéraires de Blanchot. Le rôle central dévolu par cet auteur à la Révolution et à la Loi, ainsi que l’encrage allégorique de ses textes dans les conditions historiques qui président à leur émergence sont des éléments qui permettent de les soustraire à l’idéologie néo-moderniste. D’autre part, on a voulu montrer qu’il s’agit d’une œuvre charnière, à partir de laquelle peut être investigué un double tournant. Celui-ci affecte à la fois la médiation juridique du pouvoir, axée sur la figure du souverain, et la doctrine de l’Etat esthétique fondée sur la relation entre la production de l’art et la constitution du peuple. L’exemple de Blanchot permet d’envisager un renouvellement des conditions représentationnelles, et c’est sans doute pour cette raison que cet auteur est devenu une référence inaugurale pour les pensées contemporaines qui se proposent de dépasser l’horizon juridico-politique de la souveraineté. En ce qui concerne le corpus analysé, le parti-pris de cette thèse est de privilégier des textes moins discutés par l’exégèse blanchotienne. Ainsi, plutôt que de relire les grands recueils critiques, il s’est agi d’analyser de manière détaillée le volet en quelque sorte caché du dispositif mis en place par Blanchot: les articles des années 1930, qui n’ont pas été, pour la plupart, réédités ; les chroniques publiées dans le Journal des débats, entre 1941 et 1944 ; les interventions politiques et culturelles postérieures à 1958 ; sur le plan de la fiction, les premiers récits dystopiques, « Le dernier mot » et « L’Idylle », ainsi que le roman Le Très-Haut. / The main hypothesis of this study is that the works of Maurice Blanchot (collections of critical essays, novels as short stories) are part of a metapolitical projet pervaded by the question of sovereignty. And it is that precisely this inquiry that supplies the juncture point beteween Blanchot's public interventions and his literary texts. The crucial part played in this work by the Revolution and the Law, as well as the allegorical anchoring of his texts in the historical conditions that preside to their production, are elements that exceed the neo-modernist ideology. On the other hand, Blanchot's is a pivotal work that announces a turning point that equally affects the juridical mediation of power, focalized on the person of the Sovereign, and the idea of the aesthetic state that postulates an essential connection between the artistic creation and the constitution of the community. Blanchot's case is a token of a renewal in the conditions of representation, and this may be the reason why his work is a milestone for the contemporary thought that brings forth a post-sovereign paradigm. With regard to the body of work analyzed, we made the choice to study the texts less read by the critiques. Consequently, rather than focusing on the well known critical books, we investigated what seems to be the veiled section of Blanchot's undertaking : the texts of the 1930's, for a large part never reprinted since their apparition ; the literary columns published in Journal de débars between 1940 and 1944 ; the political and cultural articles subsequent of the political turn that takes place in 1958 ; and finally, the first dystopical stories, « Le dernier mot' and « L'Idylle », as well as the novel Le Très-Haut.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011ENSL0660 |
Date | 08 January 2011 |
Creators | Murvai, Peter |
Contributors | Lyon, École normale supérieure, Gleize, Jean-Marie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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