Dans le milieu marin, toute surface immergée est rapidement colonisée par des bactéries, puis par d'autres micro-organismes, conduisant à la formation de structures tridimensionnelles complexes appelées biofilms. Cette étape est généralement suivie par l'installation de macro-colonisateurs. Néanmoins, un certain nombre d'organismes marins, tels que les macro-algues, présentent des surfaces peu épiphytées à l'échelle macroscopique. Des algues méditerranéennes (Taonia atomaria et Dictyota spp.) ont été sélectionnées dans le cadre de ces travaux de thèse pour leur capacité à conserver leur surface peu colonisée. Cependant, des observations de leurs surfaces par microscopie ont montré l'existence de biofilms diversifiés à la surface de leurs thalles. Le but de cette thèse est de mieux comprendre les mécanismes de médiation chimique entre ces algues et les bactéries associées à leur surface. La première partie de ce travail a été consacrée à l'étude du rôle de molécules d'origine algale vis-à-vis de l'adhésion de bactéries marines. Pour cela, la composition chimique totale des algues sélectionnées a été analysée conduisant à l'isolement et à la caractérisation structurale de 12 molécules, dont trois se sont révélées être originales. L'activité anti-adhésion de la majorité de ces composés a ensuite été évaluée : le 1-O-octadecenoylglycérol s'est avéré être le produit le plus actif (20 µM < CE50 <55 µM). La deuxième partie a été dédiée plus particulièrement à l'étude du métabolome de surface de T. atomaria dans le but d'évaluer son implication dans les interactions écologiques entre l'algue et les bactéries associées à sa surface. Un protocole d'obtention et d'analyse spécifique des extraits surfaciques a tout d'abord été développé. Ce protocole est basé sur le trempage des thalles dans des solvants organiques et un contrôle de l'intégrité des cellules membranaires des algues y est associé. L'échantillonnage a été effectué mensuellement à Carqueiranne (Nord-ouest de la Méditerranée, France) durant la période allant de février à juillet 2013. Les résultats obtenus montrent qu'un sesquiterpène est exprimé majoritairement à la surface de l'algue. Il a été démontré que ce composé inhibe l'adhésion de souches bactériennes de référence tout en restant inactif vis-à-vis de celles isolées à la surface de l'algue. Une telle spécificité n'a pas été observée ni dans le cas de biocides commerciaux, ni pour les autres métabolites produits par T. atomaria. Dans un second temps, un suivi saisonnier des extraits de surface ainsi que des communautés bactériennes associées a été effectué par métabolomique (LC-MS) et DGGE, respectivement. Des fluctuations saisonnières de ces deux paramètres ont été reportées sans mettre en évidence de corrélation évidente entre eux. La présence de la molécule majeure de surface durant tout le suivi saisonnier a été notée ainsi que sa capacité à diffuser dans l'eau de mer. Enfin, l'étude de l'implication potentielle des bactéries associées à T. atomaria dans le contrôle du biofilm a été entreprise en évaluant l'activité de leurs extraits vis-à-vis de l'adhésion de souches de référence. En conclusion, nous émettons l'hypothèse que T. atomaria pourraient contrôler partiellement le biofilm associé à sa surface en faisant intervenir des métabolites spécifiques.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-01017437 |
Date | 20 January 2014 |
Creators | Othmani, Ahlem |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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