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Renaissance des Leco perdus : ethnohistoire du piémont bolivien d’Apolobamba à Larecaja / Fusion or camouflage ? : ethnohistory of two revivals : the Leco of Apolo and Guanay in the Bolivian Pie-de-monte (Northern La Paz)

Les Leco du nord de La Paz étaient considérés disparus à la fin du XXe siècle, pourtant en 1997, deux groupes resurgissent séparément pour compter au total 9006 Leco en 2013.Si la résurgence ne fut pas conflictuelle à Guanay où se parlait une langue leca il y a 50 ans, elle fut violente à Apolo, où les Leco partagent langue, culture et parenté avec les paysans quechua voisins qui contestent à la fois leur droit à un territoire et leur condition de « vrais » Indiens.Afin de dépasser les essentialismes, la thèse tente de comprendre ces résurgences à partir de l’étude ethnohistorique de la région et de saisir les brassages hétéroclites d’où sont issus les Apoleños (indigènes Leco et paysans).Véritable nœud entre hautes et basses terres, Apolobamba a reçu très tôt des apports andins (puquina, aymara et quechua). Ses habitants, les Chuncho des Incas puis des Espagnols, présentent tous des traits linguistiques et socioculturels hybrides. La diversité ethnique se réduit dans les missions franciscaines du XVIIIe siècle, instaurant la frontière ethnolinguistique du Tuichi entre un sud plus andin et les « sauvages » du nord. Le libéralisme de la période républicaine et la construction identitaire nationale amenuisent encore la diversité régionale et accélèrent l’« andinisation ». De ces brassages émergent les Apolistas puis les Apoleños ; des identités toponymiques plus qu’ethniques. La renaissance des Leco s’inscrit dans un panorama national et international favorable, mais une langue leco se parlait encore il y a deux à trois générations sur les bords du Mapiri. Se pose le problème des transformations des sociétés et de leur continuité : métissages, acculturation, ou bien ethnogenèse, camouflage et résistance ? / The Leco from North of La Paz were considered to have disappeared by the end of the XXth century ; however in 1997, two groups of Leco re-emerged independently from each other, one in Larecaja and one in Apolo. In the former the claim was less violent than in the latter, where Quechua peasants share language, culture and kinship, and refuse to recognize the land rights and the identity of their “Indigenous Leco” neighbours.The thesis aims to understand ethnohistorically both resurgences, and tries to go beyond essentialism to understand the heterogeneous melting pot from where the Apoleños come.Apolobamba, because it connects highlands and lowlands, received Andean influences (puquina, aymara and quechua) early on. Its inhabitants, the Chuncho of the Incas then the Spaniards, show hybrid ethnolinguistic and socio-cultural features. The ethnic diversity was being reduced in the 18th century Franciscan Missions, where the ethnolinguistic border between an Andean South and the “savages” of the North was drawn at the Tuichi river. The liberal Republican period, with the construction of a national identity, once again shrunk regional diversity and increased “andeanization”. Apolistas and then Apoleños emerged from these interethnic mixes defined more geographically than ethnically.The Leco revival happens in an auspicious national and international context, but the Leco language was still spoken two or three generations ago on the Mapiri’s banks. It raises the question of social transformation and continuity: are we dealing with a case of acculturation, ethnogenesis, camouflage or resistance?

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA100012
Date29 January 2014
CreatorsFerrié, Francis
ContributorsParis 10, University of Saint Andrews. Centre for Indigenous American Studies and Exchange, Chaumeil, Jean-Pierre, Chaumeil, Jean-Pierre, Daillant, Isabelle
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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