Le rapport que l’Humanité entretient avec la chevelure relève de l’invariant. Comme d’autressociétés, le monde grec antique s’est approprié ce rapport, l’a pensé d’une manière spécifique,l’investissant de valeurs et de symboles qui lui étaient propres et qui reflétaient son fonctionnementsocial et culturel, ses représentations concernant le monde des hommes, des dieux et leurs relations.Pour appréhender la place qu’occupe cet attribut physique en Grèce, de l’âge archaïque à la périodehellénistique, il est nécessaire d’explorer ce que les sources, essentiellement littéraires, maiségalement dans une moindre mesure iconographiques, en disent et en donnent à voir. En observantle vocabulaire en contexte, il est possible de mettre en lumière les conceptions, les connotations, lesimages que génère la chevelure, ainsi que les valeurs dont elle se trouve investie, entre signe etsymbole : se dessine ainsi un véritable langage capillaire. Pour les Grecs, la chevelure mais aussiles poils présentent des liens étroits avec le domaine du tissage, du végétal et de l’animal, enparticulier avec le cheval ; ces liens révèlent une part importante de leur imaginaire. L’apparencecapillaire de référence, toute en longueur éclatante, en ondulation et en mouvement, indice dejeunesse et d’excellence, de force, de virilité et de panache, est celle des dieux et des figureshéroïques, modèles dont s’inspire l’élite aristocratique. Autour de cette norme, la chevelurecontribue à identifier, distinguer et hiérarchiser le sauvage et le civilisé, l’ordre et le désordre, maisaussi à dire, à travers les violences dont elle est souvent l’objet, les souffrances ou la négation del’être. Ornement dont la coiffure harmonieuse constitue un trait fondamental, la chevelure touche aukosmos, agencement et parure; désignant par analogie certains phénomènes et corps astraux, elleparticipe alors tout à la fois à construire et à refléter l’ordre et la beauté de l’univers. / The relation that mankind has with hair falls under the invariant. Like other societies, the ancientGreeks have appropriated and thought this relation in a specific way. They have invested it withvalues and symbols of its own, which reflected its social and cultural functioning, its views of theworld of men, gods and their relationships. To understand the place of this physical attribute inGreece, from the Archaic to the Hellenistic Age, we need to explore what sources say and showabout it. They are mostly literary ones but also iconographic ones to a lesser extent. A close study ofvocabulary in context enables us to bring out ideas, connotations and images generated by hair, andthe values it is invested with, between sign and symbol. Thus a true capillary language is beingdrawn. For the Greeks, hair but also bristles are closely connected to weaving, plants and animals,especially horses ; these links reveal an important part of their imagination. Capillary appearance,full of length and brightness, of ripple and motion, as an indication of youth and excellence,strength, virility and panache, belongs to gods and heroic figures ; indeed the aristocratic elite isinspired by their models. Around this standard, hair helps to identify, to distinguish and to rank thewild and the civilized, order and disorder, but also helps to express the suffering or the denial of abeing, through the acts of violence it often undergoes. As an ornament whose harmonious hairstyleis a fundamental feature, hair reaches the kosmos, as a layout and an adornment ; by analogy, itrefers to certain astral phenomena and bodies and at the same time, it thus participates in buildingand reflecting the order and beauty of the universe.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016TOU20114 |
Date | 07 December 2016 |
Creators | Borio Lobert, Caroline |
Contributors | Toulouse 2, Bonnet, Corinne, Orfanos, Charalampos |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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