Les initiatives visant à développer le covoiturage au quotidien et sur de courtes distances font l’objet d’une attention croissante d’acteurs privés et publics depuis l’essor de la pratique sur de longues distances. Cette thèse analyse la manière dont les services de covoiturage intègrent le champ de l’action publique et interroge les transformations qu’ils occasionnent sur le système de mobilité en place. La thèse est structurée en quatre parties. Le cadrage théorique et méthodologique précise la démarche de recherche, qui s’ancre sur trois entrées : les relations entre territoire et système de mobilité, le changement dans l’action publique et le processus de diffusion des innovations dans la société. Ces approches théoriques sont mobilisées pour répondre à la problématique et étudier des expérimentations de services de covoiturage dans les franges de l’Île-de-France (partie 1). La seconde partie retrace la généalogie du covoiturage pour montrer comment il s’affirme comme nouvel élément du système de mobilité et comme un objet d’action publique (partie 2). Nous étudions ensuite le processus de diffusion du covoiturage et l’ampleur de son intégration au sein de l’action publique de transport (partie 3) avant d’analyser les transformations provoquées sur le système de mobilité (partie 4).Cette recherche précise comment les politiques publiques de promotion du covoiturage, initialement mises en œuvre pour limiter les externalités négatives de l’automobile, tendent désormais à concurrencer l’offre de transport publique routière. Ce travail montre ensuite comment s’ouvre une fenêtre d’opportunité pour le développement du covoiturage en France et expose les difficultés que rencontrent les acteurs de l’action publique pour s’approprier cette innovation. La thèse rend également compte de l’émergence de nouvelles formes de services de covoiturage, de nature infrastructurelle, qui favorisent la territorialisation des politiques publiques de covoiturage et l’intégration de ce mode dans le champ du service public de transport. Dans un dernier temps, cette recherche montre qu’en tendant vers une hybridation des modèles de transport collectif-public et individuel-privé, le covoiturage ébranle les principes du service public et promeut une représentation libérale de la notion d’intérêt général. Ce faisant, plus qu’il ne remet en cause les logiques sur lesquelles se fonde notre système de mobilité, il participe au renforcement du système automobile. Ce travail mesure ainsi les limites d’une logique de croissance et d’individualisation des services de mobilités et conclut en proposant des pistes pour optimiser le covoiturage en limitant le risque que les gains de performances promis par ce nouveau modèle ne renforcent trop, à terme, les externalités négatives du système automobile / Initiatives aiming to develop carpools on a daily basis have been receiving increasing attention from private and public stakeholders since the rise of long-distance practice. This thesis analyzes how do carpooling services fit the field of public action and the transformations they cause on the mobility system in place. The thesis is structured in four parts. The theoretical and methodological framework specifies the research approach, which is anchored upon three entries: the relationship between the territory and the mobility system, the change in public action and the process of diffusion of innovations in society. These theoretical approaches are mobilized for an-swering to the research question and analyzing experiments of carpool services in the fringes of Ile-de-France (part 1). The second part traces the genealogy of carpooling and demonstrates how it becomes a new element of the public transport system and an object of public policies (part 2). We then study the diffusion process of the innovation and the extent of its integration into the public transport action (part 3), before analyzing the transformations caused on the mobility system (part 4).This research specifies how public policies promoting carpool were originally implemented to limit the negative externalities of the automobile system, and now tends to compete with the public road transport offer. This work then shows how a policy window open for the development of carpooling in France and exposes the difficulties that actors of the public action meets to appropriate this innovation. This research also presents the emergence of new forms of carpool infrastructure-related services, which favors the territorialization of carpool in the public transport policies and the integration of this mode of transport in the public’s utilities. Lastly, this research shows that, by tending towards a hybridization of public-private and individual-private transport models, carpooling un-dermines the principles of public service and promotes a liberal representation of the no-tion of general interest. In doing so, it is more likely that it strengthened the automobile system rather than it modifies it. Finally, this work demonstrate the limits of the growth and the individualization of mobility services and concludes by proposing ways to optimize carpooling by limiting the risk that the performance gains promised by this new model will reinforce, over time, the negative externalities of the automobile system
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PESC1088 |
Date | 24 September 2018 |
Creators | Delaunay, Teddy |
Contributors | Paris Est, Baron-Yellès, Nacima |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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