L’introduction de la marginalité et de la contre-culture dans le roman contemporain révèle une certaine crise dans la conception même du statut de la littérature à la fin du XXe siècle et à l’aube du XXIe siècle. On proclame souvent la mort de la littérature et du roman, mais aussi la crise de la fiction, de la narration, du sujet. On remarque ainsi des interférences croissantes dans la littérature contemporaine entre les « mauvais genres » et les genres nobles, entre la Littérature et la « sous-littérature ». Cette idée de fin ne va-t-elle pas de pair également avec la croyance aiguë que le monde court à sa perte et que les fondements « modernes » sont morts également ? De nombreuses œuvres contemporaines explorent la violence extrême, le sadisme et la cruauté afin de montrer de façon désenchantée une humanité emplie d’animalité. Mais cette surenchère de violence et cette survalorisation de la marginalité ne sont-elles pas l’expression d’un désenchantement sans précédent ou a contrario d’une écriture résistante, qui use de son langage acide pour refuser ce nouvel état du monde et de l’art ? Cette écriture, qui enthousiasme la critique journalistique, renouvelle-t-elle profondément la littérature ? Est-elle véritablement novatrice et subversive ou n’est-elle qu’une sous-littérature qui exploite les expérimentations des auteurs modernes ? La critique savante semble partagée quant à sa fonction critique et quant à sa littérarité, mais la violence et l’inscription volontaire des auteurs dans le « Tiers-monde linguistique » montre que la littérature n’a plus les mêmes visées et la même place dans le champ littéraire. En effet, quelle est la fonction de la littérature dans un contexte de mondialisation et de médiacratie ? Ces œuvres ne reflètent-elles pas une évolution profonde du champ littéraire et une remise en question des critères esthétiques traditionnels ? / The introduction of marginality and of the counterculture in the contemporary novel reveals a literature crisis at the end of the twentieth century and at the beginning of the millennium. The death of literature is often claimed as the fiction, narrative or identity crisis. There are increasing interferences between the highbrow Literature and “bad-literature”. Is this idea of End on a par with the extreme belief in the End of the World of Western and in the Death of the modernist thesis? Many contemporary novels explore extreme violence, sadism and cruelty to expose, with disappointment, a brutal and animal humanity. But are not these violence excess and overdeveloped marginality the expression of a radical disappointment or a strong writing that use acid language to refuse this new face of the world and of art? This writing, that elate journalistic critic, does it really change literature? Is it really new and subversive or is it popular literature that follows up the modernists experiments? The highbrow critic seems sceptic concerning its literarity; but the inscription in the “linguistic third-world” reveals the changes of the aims of literature. In fact, what is the function of literature in globalisation and mediacraty? Don’t these novels reveal a deep evolution of literature and a critic of the traditional artistic criterions?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009LYO20022 |
Date | 14 May 2009 |
Creators | Ourrad, Samia |
Contributors | Lyon 2, Bonn, Charles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.002 seconds