Il peut paraître curieux que la querelle entourant l'épisode convulsionnaire du jansénisme des Lumières se soit trouvée à s'exprimer en comédies, mais cela se comprend lorsque l'on examine l'itinéraire général du jansénisme, et le parcours particulier des comédies en tant que telles. Les deux comédies, une écrite par un père jésuite et l'autre par un janséniste inconnu, ouvrent une fenêtre inusitée sur le phénomène convulsionnaire, la réception sociale qu'il connut et les malaises politico-religieux qu'il souleva. Les échos littéraires de la querelle janséniste révèlent un déplacement de ses lieux et modalités habituels d'affrontements. La querelle janséniste du XVIIIe siècle laisse place à une polémique furieuse qui investit l'espace public. La discussion théologique de la première querelle reste présente, mais elle sert davantage de paysage dans lequel se dessinent de nouveaux motifs de disputes tels que le rôle des miracles, la paix de l'Église et la question de l'autorité. La guerre entre jansénistes tourne autour de lieux communs et de caricatures qui couraient à l'époque. L'application comique à travers une intrigue exagérée et des personnages stéréotypés sert davatage la polémique. Les comédies furent reçues comme de la littérature polémique autour d'un sujet d'actualité. Elles sont une tentative réussie d'ouvrir la querelle précise de Saint-Médard à un certain public. Plus encore, elles sont une réflexion sur la reconnaissance du public comme instance nouvelle d'autorité et sur les moyens légitimes de lui parler.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6512 |
Date | January 2013 |
Creators | Gosselin Rodière, Simon |
Contributors | Métayer, Christine |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Simon Gosselin Rodière |
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