Prenant comme objet d’étude le grand orchestre de jazz, notre thèse vise non seulement à l’appréhension des configurations instrumentales larges dans le jazz français (1945-2010) mais aussi à l’analyse des démarches adoptées par les musiciens hexagonaux vis à vis d’un organe du jazz a priori figé par la tradition, le big band. Après avoir établi les principaux modèles du big band américain et présenté ses évolutions, ont été mises en évidence les voies esthétiques tracées par les musiciens français au lendemain de la Libération. Alors que certains orchestres choisissent de s’exprimer à travers la formation consacrée durant la Swing Era (Claude Bolling, Jean-Claude Naude ou Jacques Denjean), d’autres ensembles prennent progressivement leurs distances par rapport aux modèles américains (Christian Chevallier). Enfin, certains musiciens adoptent encore plus clairement une attitude de rupture avec le format instrumental de référence (Jef Gilson ou André Hodeir). L’analyse musicologique a alors souhaité évaluer, d’une part, les gestes musicaux fondés sur la copie des grands maîtres et, d’autres part, les procédés permettant de s’affranchir d’un processus d’imitation normé pour fonder une voie plus personnelle. Plaçant au coeur de la réflexion, les concepts de solistes et d’arrangement ainsi que la dialectique filiation – invention, l’étude fait alors le point sur la transfiguration d’un organe du jazz jusqu’alors considéré comme normé. Perçus comme désuets dans les années 1970, les grands orchestres opèrent un formidable retour dans la France du début des années 1980. Cependant, cette renaissance semble s’accompagner de l’apparition de « grands orchestres » plus réduits. Au terme de la mise en évidence historique de ce phénomène, le travail a donc impliqué la recherche des causes ayant conduit à l’émergence de ces formats. Dans ce contexte, ont été questionnés les aspects socioéconomiques, les politiques d’aide à la création et la prééminence de la notion de projet, les progrès technologiques ainsi que les choix esthétiques. Enfin, alors que les notions d’individualité et de liberté semblent au fondement de l’émergence de ces nouveaux formats orchestraux, ont été l’analysées les stratégies développées par les musiciens afin de concilier une approche qui prenne mieux en compte les individualités créatrices sans pour autant renier la dimension collective de la pratique du jazz en grand orchestre. Puisant dans le répertoire des ensembles contemporains (Circum Orchestra, Diagonal, Pink Machine, MegaOctet, Radiation 10, le Sens de la Marche, Tous Dehors ou encore X’tet), l’étude a consisté à révéler les processus dynamiques régissant la pratique des grands orchestres de jazz français contemporains. / Taking big jazz orchestras as my study subject, this thesis looks not only at the apprehension of the wide instrumental configurations in French jazz (1945-2010) but also the analysis of the approach adopted by French musicians as regards the big band, a formation basically frozen in tradition. After having established the principal models of the American big bands and seen their evolution, the aesthetic paths made by the French musicians after the Liberation have been put in evidence. Whilst certain orchestras chose to express themselves in a formation considered sacred during the Swing era (Claude Bolling, Jean-Claude Naude or Jacques Denjean), other groups, one by one, distanced themselves from the American models (Christian Chevallier). Finally, the attitude of certain musicians clearly adopted a break from the basic instrumental format (Jef Gilson or André Hodeir). The musicological analysis has therefore wished to evaluate on the one hand the musical movement based on copying the grand masters, and, on the other hand, the procedures which allowed to break through the imitation process to create a more personal path. Placed at the heart of the thought was the concept of soloists and arrangements, as well as the filiation dialectic – invention, the study made the point on the transfiguration of the sound which had been considered the norm up until then. Seen as outdated in the 1970s, the big orchestras made a wonderful comeback in France at the beginning of the 1980s. Nevertheless, this 're-birth' seems to have been accompanied by the appearance of somewhat smaller 'big orchestras'. With historic evidence of this phenomenon, the work has involved research into the causes which led to the creation of these formats. Socio- economic aspects have been questioned in this context, as well as the politics of helping creativity, the mastery of the notion of a project and the technological progress as well as aesthetic choices. Finally, when notions of individuality and freedom seem to be the root of the birth of these new orchestral formations, the strategies developed by the musicians have been analysed to reconcile an approach which better takes into account the creative individualities whilst not denying the collective aspect of playing jazz in a big orchestra. Digging into the repertories of today's groups, (Circum Orchestra, Diagonal, Pink Machine, MegaOctet, Radiation 10, le Sens de la Marche, Tous Dehors or X’tet) the study has consisted of revealing the dynamic processes governing the activity of today's big French jazz orchestras.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015TOUR2031 |
Date | 01 December 2015 |
Creators | Meyzie-Rozier, Chloé |
Contributors | Tours, Cotro, Vincent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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