Ce mémoire vise à approfondir un cadre théorique élaboré dans les années 2000 par la sociologue Viviana Zelizer pour comprendre comment l’activité économique (la consommation, la production, les échanges) prend forme à travers une pratique sociale qu’elle nomme travail relationnel. Ce concept reflète les conflits de correspondance entre transactions économiques, culture et relations sociales dans la vie économique. Depuis quelques années des chercheurs en sociologie économique et économie politique tentent d’élargir la portée de ce cadre théorique, construit à partir des relations intimes, afin de changer son niveau du micro vers le macro. J’adopte cette même problématique théorique en explorant comment le mouvement climatique étudiant à Montréal « travaille » la société québécoise pour répondre à la crise climatique. J’ai mené 10 entretiens semi-dirigés avec des activistes présentant un fort niveau d’engagement pour la lutte climatique dans plusieurs groupes militants participant à ce mouvement social au Québec. Mes résultats montrent plusieurs manières par lesquelles la culture et les relations sociales s’entremêlent aux activités économiques dans les discours des activistes concernant l’économie politique. Spécifiquement, les activistes climatiques misent sur la solidarité, le partage, l’interdépendance et la durabilité pour repenser l’économie et son architecture sociale. C’est ce que je rattache au concept de travail relationnel de Viviana Zelizer. Mon analyse m’amène à proposer le concept de travail relationnel civil pour représenter une pratique politique visant à transformer symboliquement l’« arrière-plan relationnel » de l’activité économique, c’est-à-dire l’appartenance à une communauté imaginée et des modèles normatifs d’échange. / This dissertation aims to develop a theoretical framework elaborated in the 2000s by sociologist Viviana Zelizer, meant to understand how economic activity (consumption, production, and exchange) takes shape through a social practice called relational work. This concept illustrates how conflicts of correspondence between economic transactions, meaning-making and social relations are central to economic life. In recent years, scholars in economic sociology and political economy have recognized the need to deepen the analytical scope of Zelizer’s framework by scaling-up relational work from the micro-level to the macro-level. My research follows such a theoretical puzzle and explores how the student-climate movement in Montréal “works” Québec society in the context of a climate crisis and emergency. My findings reveal multiple ways in which culture and social relations are intermingled with economic activity in the activist’s discourses of political economy. Specifically, the cultural repertoire of climate activists includes solidarity, sharing, interdependence and sustainability as tools for “rethinking” the economy and its social architecture. This cultural logic is similar to relational work as defined by Viviana Zelizer. Through my analysis I elaborate the notion of civil relational work to represent a political practice that aims to construct and transform the “relational background” of economic activity, that is, the identification with an imagined community and normative models of exchange.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32269 |
Date | 05 1900 |
Creators | Massé, Louis |
Contributors | Dufour, Pascale |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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