Cette thèse est un recueil de trois essais, chacun correspondant à un chapitre. Le premier chapitre procède à l'analyse des<br />causes de la faible croissance de l'Afrique en s'appuyant sur l'argument dit « des politiques ». C'est ainsi qu'il convoque la littérature<br />mettant l'accent sur le rôle de l'instabilité des politiques et utilise le modèle de l'économie dépendante comme fondement théorique.<br />Le chapitre explore les effets potentiels de l'instabilité des dépenses publiques et du taux de change réel sur la dynamique de<br />croissance ainsi que les canaux de transmission à travers lesquels ces effets prennent corps. Les résultats de l'analyse empirique<br />révèlent que l'instabilité des dépenses publiques exacerbe l'instabilité du taux de change réel, qui, en retour, exerce un effet négatif<br />tant sur l'investissement que sur la productivité globale des facteurs. Par ailleurs, l'analyse empirique indique, en partie, que<br />l'appréciation du taux de change réel contribue au déclin des secteurs à forte externalités positives, contribuant ainsi à des pertes<br />continues de productivité et à une croissance économique atone. Ces résultats impliquent que la stabilité des dépenses publiques et du<br />taux de change réel est cruciale pour la croissance économique à long-terme du continent.<br />Le second chapitre s'intéresse à la problématique politiques économiques et pauvreté et s'appuie, également, sur le modèle<br />de l'économie dépendante. Le chapitre part des dépenses publiques et, dans une large mesure, du taux de change réel et explore les<br />liens entre ces deux variables et la pauvreté. L'analyse empirique, reposant sur un échantillon de pays africains et non-africains,<br />montre que la dépréciation du taux de change réel favorise les pauvres, à condition que les inégalités de revenus ne soient pas criardes<br />et que les institutions fonctionnent adéquatement. Il découle de ces résultats empiriques que la dépréciation du taux de change réel<br />peut être un puissant outil au service de la réduction de la pauvreté si elle est complémentée par d'autres politiques. Ces politiques<br />comprennent entre autres : faciliter l'accès des pauvres aux facteurs de production et améliorer la qualité des institutions.<br />S'inscrivant dans la droite ligne de la littérature liant les choix de politiques aux régimes politiques, le troisième et dernier<br />chapitre porte un regard sur les implications du processus de démocratisation enclenché en Afrique sur les propriétés cycliques de la<br />politique budgétaire. La principale question à laquelle essaie de répondre ce chapitre est de savoir si les institutions démocratiques ont<br />facilité l'adoption de politiques budgétaires contra-cycliques sur le continent. L'analyse empirique y répond en montrant une<br />corrélation positive entre institutions démocratiques et politiques budgétaires contra-cycliques. De plus, et ce point est sans doute le<br />plus important, les institutions formelles ayant pour vocation de contrebalancer le poids de l'exécutif s'avèrent être le principal facteur<br />qui explique pourquoi les démocraties lissent mieux les cycles économiques que les autocraties.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00116961 |
Date | 09 October 2006 |
Creators | Diallo, Oumar |
Publisher | Université d'Auvergne - Clermont-Ferrand I |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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