Ce mémoire est constitué de deux parties distinctes. La première est un roman s'articulant autour d'un road book et qui s'échoue dans le fantastique. Changement constant de lieux, fréquentes rencontres et mise en place d'une écriture de l'immédiat visent ici à transmettre le vacarme intérieur qui anime Lesco et Aude, les deux protagonistes principaux. Leur vie en miettes ne trouvera un sens que dans le pulsionnel. Parfois apologie de la destruction physique, parfois dénigrement de l'enracinement dans la routine, l'écriture est, dans la première partie du roman, un chant tumultueux en l'honneur de la route. La seconde partie, elle, propose une cassure. Le défilement des jours est ébranlé par une condamnation injustifiée. Déporté sur une île où les habitants sont menacés de mort à chaque instant, Lesco est confronté à un impossible réel: son univers bascule dans le fantastique. Il devra accepter d'être le seul témoin de la manipulation scrupuleuse des autorités mexicaines, qu'il le veuille ou non. À partir de ce moment, Lesco n'a plus qu'une mémoire douloureuse comme point de repère dans ce nouveau monde hostile. Ici, l'alliage du road book et du fantastique ne propose aucune solution, il dévie plutôt si loin du problème qu'il en vient à le suggérer: le monde bâtit des ruines avec ses projets d'avenir. La partie réflexive est un éclat sans dispersion ; trois blocs éclaboussés en fragments se partagent la prise de parole. La partie intitulée Le road beat est une folle virée dans l'univers de l'écriture du vagabondage. La beat generation et le road beat s'y entremêlent de façon à tresser un sens au mouvement ondulatoire de l'écriture du vagabondage. La seconde partie, Les carnets de doutes, met en lumière l'aventure périlleuse d'une écriture romanesque, qui, grâce à la rédaction de carnets de route, se nourrit de trouvailles tout autant que de travail. Avec l'accumulation de départs et de déplacements, l'écriture en vient à se réfugier dans des carnets de route qui, inévitablement, s'inséreront dans une démarche plus sérieuse d'écriture. Les carnets de routes sont ici perçus comme les pourvoyeurs d'une force agissante et agitante d'un tourbillon d'écriture qui influe et nourrit la rédaction d'un projet romanesque. La dernière partie, La cassure fantastique, questionne la rigidité du genre romanesque du road book et retrace les particularités de mon cheminement d'écriture. Grâce à des incursions fantastiques dans l'actualité, le réel est ici perçu comme une matière malléable qui varie selon la forme qu'en donne l'esprit qui perçoit. L'illusion fantastique et la quête impossible du road book sont, en fait, issus d'un seul et même mirage d'écriture: le désir de rendre sensible un trajet. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Roman, Carnet, Road book, Fantastique, Beat Generation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2052 |
Date | January 2006 |
Creators | Lambert, Simon |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2052/ |
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