Le jugement moral pratique se rapporte à la manière de réaliser la fin dans le domaine des choses humaines et comprend une multitude d'aspects : de l'alimentation quotidienne à la conduite d'une automobile, en passant par l'achat de biens et services, le paiement des impôts et des taxes, la vie conjugale, les relations de travail, pour ne nommer que ceux-là. L'aptitude à ce type de jugement se construit peu à peu au fil des circonstances, des rencontres, des épreuves, des années passées dans le système scolaire, des expériences, des lectures, etc. L'être humain ne vient pas au monde avec cette aptitude. Il doit la développer au fil des jours et se faire à l'idée qu'il ne la possédera jamais à la perfection. Si l'éducation au jugement moral pratique représente une composante essentielle de l'éducation à la citoyenneté, elle ne relève toutefois pas exclusivement du système scolaire et commande un effort collectif puisque le jeune d'aujourd'hui est exposé quotidiennement à plusieurs influences diverses et contradictoires dans les milieux qu'il est appelé à fréquenter : cinéma, musique, émissions de télévision, magazines, internet, jeux vidéo, publicité, milieu familial, groupe d'amis, activités sportives, soirées récréatives. Cela dit, il n'en reste pas moins que cette éducation constitue un défi que doit relever tout système scolaire puisqu'il fait partie de l'une de ses missions fondamentales : la socialisation des jeunes. Ce défi est d'autant plus incontournable de nos jours lorsque l'on prend en considération ce qui caractérise le contexte qui marque nos écoles primaires et secondaires : taxage, intimidation, épuisement professionnel des enseignants et réorientation de carrière pour certains d'entre eux, élèves présentant des difficultés de comportement, vandalisme, expulsion de l'école, échec scolaire, etc. Des caractéristiques qui témoignent d'une certaine incapacité à savoir vivre avec les autres, à régler les conflits pacifiquement et à réguler sainement les émotions. Il est possible de retrouver les causes de cette incapacité en examinant le fonctionnement même du jugement moral pratique, un système dynamique à trois composantes comprenant à la fois l'intelligence, la volonté et les émotions. Lorsque l'on aborde le fonctionnement de ce système à partir de l'éclairage fourni par Thomas d'Aquin et ses commentateurs, on se rend compte du rôle déterminant de la volonté et de la nécessité, pour toute personne, d'acquérir certaines qualités morales afin de développer son aptitude au jugement moral pratique. Si le développement de cette aptitude représente un défi incontournable pour l'école d'aujourd'hui, on s'aperçoit qu'il n'est toutefois pas insurmontable lorsque l'on prend connaissance de certaines stratégies élaborées à ce sujet par des spécialistes de diverses disciplines.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/18947 |
Date | 12 April 2018 |
Creators | Jobin, Bernard |
Contributors | De Koninck, Thomas |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | iv, 104 f., application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
Page generated in 0.002 seconds