Ce mémoire analyse le phénomène de l’humour politique envers les chefs d’État égyptiens (Moubarak, Moursi et Es-Sissi) sur les places publiques et sur les réseaux sociaux durant les soulèvements du printemps arabe entre 2011 et 2015 qui furent remplis de tumultes, de divisions et de déceptions. L’humour politique était très présent dès le premier moment et a non seulement joué un rôle important comme marqueur de transformations dans le système politique, mais aussi comme marqueur du déroulement d’un drame social qui connaît des phases d’évolution et de régression, voire un retour vers un point de départ. Alors que la symbolique du chef d’État égyptien implique la mobilisation d’une image locale d’Ibn El Balad (égyptien authentique et fils du pays), père et unificateur d’un peuple sensible à son héritage millénaire et à ses traditions, l’humour politique reflète à la fois les aspirations des jeunes activistes branchés sur le monde pour une société civile basée sur le respect des droits de la personne et le rappel populaire constant des valeurs traditionnelles fondatrices de la nation égyptienne que le président égyptien doit incarner, soit la famille et la religion. Même si le tabou du président est brisé, le champ politique semble retourner vers un point de départ. Le peu de libéralisme gagné avec ces tumultes révolutionnaires depuis cinq ans se trouve détourné et devient plutôt un signe négatif dans une société qui, une fois revenue à la normale, demeure profondément conservatrice. / This thesis analyzes the phenomenon of political humor to the head of the Egyptian State (Mubarak, Mursi and Es-Sissi) on public squares and on social networks during the Arab Spring uprisings between 2011 and 2015, which was a period of turmoil, divisions and disappointments. Political humor was very present from the first moment, and has not only played an important role as a marker of changes in the political system, but also as a marker of the progress of a social drama who knows evolution and regression phases, or even a return to a starting point. While the symbolism of the Egyptian head of state involves the mobilization of a local image of Ibn El-Balad (authentic Egyptian and son of the country), father and unifier of a people sensitive to its old heritage and traditions, political humor reflects both the aspirations of young activists globally connected to a civil society based on respect for human rights and the constant reminder of traditional values, founders of the Egyptian nation that the Egyptian President must embody, such as family and religion . Although the taboo president is broken, the political field seems to return to a starting point and limited liberalism gained with these revolutionary turmoil for five years is hijacked and becomes a more negative sign in a society which, once returned to normal rest deeply conservative.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18326 |
Date | 09 1900 |
Creators | Haroun, Amal |
Contributors | Lanoue, Guy |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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