L'élection générale du 26 mars 2007 a eu des conséquences majeures sur le paysage électoral au Québec et sur les dynamiques partisanes à l'Assemblée nationale. Alors que le Parti libéral du Québec forme depuis lors le premier gouvernement minoritaire de l'histoire moderne du Québec, la jeune Action démocratique du Québec a vu son rôle politique s'accroître rapidement en formant pour la première fois de son histoire l'opposition officielle au Parlement. Ce mémoire vise à expliquer les changements qui sont à l'origine de cette réorganisation du paysage électoral au Québec en analysant l'évolution de l'offre politique des trois principaux partis entre 1994 et 2007. L'application de la théorie des choix rationnels au domaine des études électorales nous fournit d'ailleurs un cadre théorique et une méthodologie tous désignés pour y parvenir. En analysant le contenu des plateformes électorales de chaque parti à chaque élection de la période étudiée, nous sommes à même d'obtenir un portrait fidèle et précis de l'évolution du positionnement relatif des partis dans l'espace politique et d'observer et interpréter leurs déplacements. Cet exercice permet notamment de soutenir que le développement d'un discours nationaliste non souverainiste de la part de l'ADQ en 2007 a fait augmenter substantiellement le bassin d'électeurs réceptifs aux enjeux nationalistes québécois, ceux-ci pouvant maintenant être dissociés du « danger » d'une éventuelle sécession du Québec. Parallèlement, la promesse électorale du Parti québécois de tenir un référendum sur la souveraineté au cours du prochain mandat a contribué à radicaliser les options disponibles pour les électeurs et à favoriser l'expression d'un vote nationaliste non souverainiste -donc adéquiste -chez ces derniers. Structurellement, la hausse des appuis exprimés en faveur de l'ADQ a fait augmenter l'importance relative du clivage gauche/droite, au détriment du clivage nationaliste, comme base significative de différenciation de l'offre politique des partis, bien que la position de droite de l'ADQ n'ait pas particulièrement contribué à ses récents succès électoraux. Si elle veut consolider et fidéliser sa base électorale nouvellement acquise, l'ADQ devra continuer à développer son discours nationaliste et investir le créneau de centre-droit (plus à gauche que sa position de 2007) laissé vacant par le PQ et le PLQ depuis 1998, afin de se rapprocher de l'électeur québécois médian. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Québec, Élections, Partis politiques, Plateformes électorales, Espace politique, Théorie du choix rationnel.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1440 |
Date | January 2008 |
Creators | Tessier, Benoit |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/1440/ |
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