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L'idéologie altermondialiste, ou, Le renouveau libéral de la critique socialeParenteau, Ian 12 1900 (has links) (PDF)
L'altermondialisme émerge subitement sur la scène de l'action collective vers la fin des années 1990. Porteurs d'une nouvelle critique sociale, ses militants dénoncent la mondialisation économique pour les conséquences négatives qu'elle entraîne. Les sciences sociales se sont rapidement intéressées à l'étude de l'altermondialisme et il existe aujourd'hui une vaste littérature qui retrace sa courte histoire et analyse ses modes de mobilisation. Cette littérature laisse toutefois dans l'ombre une facette centrale à l'altermondialisme : sa dimension idéologique. En effet, peu de chercheurs se sont aventurés à dégager l'unité doctrinale de l'altermondialisme, préférant de manière générale regrouper sommairement ses idées par thèmes. Ce problème entraîne des conséquences importantes sur notre connaissance de l'altermondialisme et pour ses militants. La présente thèse de doctorat vise donc à fournir un éclairage idéologique sur l'altermondialisme. Plus précisément, je soutiens la thèse suivante : l'altermondialisme n'est pas strictement une action collective, mais constitue avant tout une idéologie; cette idéologie défend une conception du monde cohérente qui débouche sur un programme politique autonome fondé sur le libéralisme. Cette conception du monde repose sur deux idées maîtresses. D'abord, l'altermondialisme suppose que le monde, soit l'ensemble des habitants de la planète forme désormais une seule et même communauté. Puisque ces militants sont animés d'un fort idéal cosmopolite, ils sont persuadés que les autres sujets collectifs, les nations et les classes sociales sont dépassés. Ensuite, l'altermondialisme déclare obsolète la politique traditionnelle des partis. La mondialisation économique réduirait le champ d'action de la politique à tel point que celle-ci ne pourrait plus agir comme mécanisme de médiation, encore moins tenir le rôle d'artisan de la lutte pour une justice globale. Le programme politique altermondialiste, que je désigne citoyenniste, appelle à construire une « autre mondialisation ». Dans une perspective refusant toute ambition politique, le citoyennisme milite pour la réaffirmation de la démocratie et des droits humains. Il utilise comme principales stratégies de lutte l'éducation populaire et le réseautage. Le citoyennisme repose essentiellement sur un engagement volontaire et individuel des citoyens. Bien que critique de l'économie capitaliste, il ne cherche pas non plus à rompre avec celui-ci, mais milite plutôt pour humaniser la mondialisation économique. Ainsi, l'altermondialisme ne peut se réclamer de la gauche : il n'appartient ni à l'anarchisme libertaire, ni au communisme ni même au socialisme, car il poursuit des objectifs fondamentalement différents de ces derniers. À l'inverse, l'altermondialisme se montre idéologiquement proche du libéralisme, car comme celui-ci, il défend des valeurs individualistes. En outre, malgré le ton acerbe avec lequel ses militants critiquent le pouvoir établi, le programme politique qu'ils adoptent est teinté d'une grande modération puisqu'ils participent au maintien de l'ordre idéologique libéral. L'altermondialisme tire ses origines de deux conditions principales que seule réunissait l'époque des années 1990. Premièrement, la fin de la guerre froide constitue la condition idéologique de son émergence. C'est dans le vide idéologique de cette époque que l'altermondialisme apparaîtra moins d'une décennie plus tard. Deuxièmement, l’idéal cosmopolite qu’il porte lui en trouvera dans Internet l'occasion de se confondre avec la réalité. Ce moyen de communication représente la condition structurelle d'émergence de l'altermondialisme. Enfin, la naissance de l'idéologie altermondialiste s'inscrit dans le processus récent par lequel le libéralisme a réussi à disqualifier les idéologies rivales et à étendre son influence. Pour arriver à cette double fin, il a utilisé une principale stratégie : imposer l'idée selon laquelle la mondialisation était un phénomène inéluctable. C'est bien cette croyance qui se trouve au cœur même du projet altermondialiste, soit celui d'une « autre mondialisation ». Si l'émergence de l'altermondialisme marque le renouveau de la critique sociale, cette idéologie conserve toutefois largement l'empreinte du libéralisme.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Altermondialisme, Association pour la taxation des transactions financières pour l'action citoyenne (Attac), Forum social mondial (FSM), Mondialisation, Idéologies, Idées politiques, Gauche (science politique).
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Espace politique et positions partisanes : les plateformes électorales au Québec de 1994 à 2007Tessier, Benoit January 2008 (has links) (PDF)
L'élection générale du 26 mars 2007 a eu des conséquences majeures sur le paysage électoral au Québec et sur les dynamiques partisanes à l'Assemblée nationale. Alors que le Parti libéral du Québec forme depuis lors le premier gouvernement minoritaire de l'histoire moderne du Québec, la jeune Action démocratique du Québec a vu son rôle politique s'accroître rapidement en formant pour la première fois de son histoire l'opposition officielle au Parlement. Ce mémoire vise à expliquer les changements qui sont à l'origine de cette réorganisation du paysage électoral au Québec en analysant l'évolution de l'offre politique des trois principaux partis entre 1994 et 2007. L'application de la théorie des choix rationnels au domaine des études électorales nous fournit d'ailleurs un cadre théorique et une méthodologie tous désignés pour y parvenir. En analysant le contenu des plateformes électorales de chaque parti à chaque élection de la période étudiée, nous sommes à même d'obtenir un portrait fidèle et précis de l'évolution du positionnement relatif des partis dans l'espace politique et d'observer et interpréter leurs déplacements. Cet exercice permet notamment de soutenir que le développement d'un discours nationaliste non souverainiste de la part de l'ADQ en 2007 a fait augmenter substantiellement le bassin d'électeurs réceptifs aux enjeux nationalistes québécois, ceux-ci pouvant maintenant être dissociés du « danger » d'une éventuelle sécession du Québec. Parallèlement, la promesse électorale du Parti québécois de tenir un référendum sur la souveraineté au cours du prochain mandat a contribué à radicaliser les options disponibles pour les électeurs et à favoriser l'expression d'un vote nationaliste non souverainiste -donc adéquiste -chez ces derniers. Structurellement, la hausse des appuis exprimés en faveur de l'ADQ a fait augmenter l'importance relative du clivage gauche/droite, au détriment du clivage nationaliste, comme base significative de différenciation de l'offre politique des partis, bien que la position de droite de l'ADQ n'ait pas particulièrement contribué à ses récents succès électoraux. Si elle veut consolider et fidéliser sa base électorale nouvellement acquise, l'ADQ devra continuer à développer son discours nationaliste et investir le créneau de centre-droit (plus à gauche que sa position de 2007) laissé vacant par le PQ et le PLQ depuis 1998, afin de se rapprocher de l'électeur québécois médian. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Québec, Élections, Partis politiques, Plateformes électorales, Espace politique, Théorie du choix rationnel.
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