La personne est un concept tributaire de la catégorie de substance, à laquelle la métaphysique contemporaine continue souvent de l'assimiler. Or, la substance méconnaît la nature profondément relationnelle de la personne, et n'est quasiment plus d'aucune utilité en dehors de la métaphysique elle-même. Nous lui substituons d'autres catégories, afin de distinguer méthodiquement la personne d'une part de l'animal humain, comme nous y invite l'ontologie animaliste, et d'autre part de l'ego cartésien, si fortement critiqué par Parfit. Ce faisant, nous retrouvons les deux thèses les plus puissantes de la personne : la thèse chrétienne* qui en fait un centre de relations, et la thèse bouddhiste* qui en fait un complexe de propriétés. Toutefois, la première affilie la personne au modèle particulier de la Sainte Trinité, tandis que la seconde aboutit le plus souvent à un nihilisme de la personne tout aussi spéculatif. Nous proposons de penser la personne comme un processus, ou une série d'événements, afin de faire droit à l'idée de "personhood" : c'est à travers l'interaction entre les niveaux psychologiques et sociaux que la personne émerge, comme une activité auto-organisatrice qui ne se réduit pas à des propriétés biologiques, et n'est pas davantage soluble dans des structures collectives. Le saut quantique que la personne accomplit au sein de la nature, sans correspondre à une rupture ontique, peut être mieux apprécié : l'agentivité et la dignité propres à la personne sont aussi des phénomènes émergents, et des caractéristiques objectives. La personne est donc moins une entité qu'une instance, ou un réseau particulier de relations au sein d'un monde en perpétuel mouvement. / The concept of a person is historically dependent on the metaphysical category of substance, and contemporary metaphysics keeps assimilating one and the other. But the substance ignores the deeply relational nature of the person, and is virtually of no use outside of metaphysics itself. That is why we substitute other categories, to systematically distinguish the person firstly from the human animal, as prompted by the animalist ontology, and secondly from the Cartesian ego, so strongly criticized by Derek Parfit. In doing so, we find the meaning of the two most powerful theories of the person: the Christian thesis*, making it a center of relationships, and the Buddhist thesis*, making it a complex of properties. However, the first one affiliates the person to the particular model of the Holy Trinity, while the second leads most often to a nihilism of the person just as much speculative. We therefore propose to consider the person as a process, or series of events, so as to stand for the the metaphysical idea of an emergent personhood: it is through the interaction between psychological and social levels that the person continuously emerges as a self-organizing activity that cannot be reduced to biological properties, and is not more soluble in collective structures. The quantum leap that the person accomplishes in nature, without corresponding to an ontological rupture, can in turn be best appreciated: the agentivity and the dignity of the person, are also emerging phenomena, which count as objective features. The person is considered less as an entity than as an instance, that is to say a particular network of relations in a changing world.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015AIXM3148 |
Date | 19 December 2015 |
Creators | Hours, Nil |
Contributors | Aix-Marseille, Monnoyer, Jean-Maurice |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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