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La résolution de la consommation problématique d'alcool et de drogues selon les femmes pekuakamiulnuatsh ayant vécu ce problème

L'histoire d'oppression vécue par les peuples autochtones du Canada a laissé un douloureux héritage de détresse et de traumas intergénérationnels qui affecte la santé globale des Premières Nations. La population de Mashteuiatsh, communauté ilnu en bordure du Lac-Saint-Jean (Québec), fait aussi face à d'importantes problématiques d'ordre physique, psychologique, social et spirituel. Selon les membres de cette communauté, la consommation d'alcool constitue le problème le plus important, mais une enquête au niveau de la santé révèle que même si les femmes pekuakamiulnuatsh consomment moins que les hommes pekuakamiulnuatsh, celles-ci consomment de 3 à 11 fois plus de substances psychoactives que les femmes non autochtones de la même région. Toutefois, beaucoup de Pekuakamiulnuatsh amorcent un processus de résolution de cette problématique et le Conseil de bande enregistre autant de femmes que d'hommes qui vont en traitement pour toxicomanie. Par contre, il n'existe aucune étude s'intéressant particulièrement à ces histoires à succès. Cette étude qualitative de type exploratoire porte donc sur les éléments contribuant au processus de résolution d'une consommation problématique d'alcool et de drogues chez 13 femmes ilnuatsh de la communauté de Mashteuiatsh. Plus précisément, cette recherche vise à décrire : 1) les motifs, raisons ou événements ayant motivé d'une part, la résolution du problème de consommation et d'autre part, le maintien de leur sobriété; 2) les stratégies qu'elles ont utilisées pour changer leur style de consommation et pour maintenir ce changement; et 3) ce qui les a aidées en termes de ressources à devenir sobres et qui les aide toujours à maintenir leur sobriété. L'analyse des données a permis l'émergence de sept grandes raisons incitant leur décision de changer, six les motivant à maintenir leur sobriété, cinq grands types de stratégies qui se modifient lors de l'étape du maintien et quatre catégories de ressources. La riche typologie présentée met, entre autres, en évidence le fait que les trajectoires de résolution de ces femmes différent, entre elles, au niveau culturel. En effet, même si plusieurs de ces femmes identifient des motifs, stratégies et ressources similaires à celles retrouvées chez les femmes de la société majoritaire, certaines d'entre elles se distinguent, en plus, par un processus de réappropriation et de revitalisation culturelle qu'elles considèrent comme partie intégrante de leur résolution. Plusieurs pistes d'intervention émergent de cette recherche. Il s'agit, notamment de la pertinence d'offrir une diversité de ressources de traitement au niveau professionnel et communautaire, dont certaines valorisent la culture autochtone ancestrale, ainsi que de l'importance des traitements holistiques qui permettent de traiter les causes perçues de la toxicomanie telles que les traumas historiques et intergénérationnels, les abus sexuels vécus à l'enfance et la violence conjugale, qui sont souvent concomitants à la toxicomanie. Les résultats de cette étude peuvent constituer l'une des premières bases d'un modèle théorique de l'évolution du processus de résolution chez les femmes autochtones.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:497
Date January 2006
CreatorsPhilippe-Labbé, Marie-Pierre
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/497/, doi:10.1522/24683878

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