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La valorisation et la reconnaissance des savoirs collectifs locaux : un outil de transformation sociale pour les petites communautés?

La recherche porte sur les savoirs collectifs locaux, plus précisément sur la question de leur reconnaissance et de leur valorisation envisagée comme une voie de développement pour les petites communautés. Existe t-il des savoirs collectifs locaux qui s'inscrivent dans une approche de développement territorial? Si oui, quel en est le processus de construction ? Notre postulat de départ était que les savoirs collectifs locaux peuvent être un outil de développement pour les petites communautés dans la mesure où ils sont reconnus et valorisés, par les acteurs locaux eux-mêmes, comme par les acteurs supra-locaux.

Notre démarche méthodologique s'appuie sur une approche compréhensive et qualitative, traduite dans une recherche-action auprès d'une communauté rurale de moins de 1000 habitants. Nous avons accompagné les acteurs d'un comité de revitalisation des terres agricoles en friche sur une période de 18 mois. Notre méthodologie favorise l'expression, par les acteurs locaux, de leurs spécificités tout en expérimentant le changement avec eux. Nous avons voulu réunir les conditions pour que les acteurs locaux se réapproprient leur démarche, leurs savoirs construits et ce, dans le temps réel.

Sur le plan théorique, et pour nous conduire vers une définition des savoirs collectifs locaux, nous avons dégagé trois (3) approches et stratégies de développement applicables au niveau local : le « territoire entrepreneur », le développement économique communautaire et celle des mouvements sociaux territoriaux. Notre conception des savoirs collectifs locaux chevauche les deux dernières approches et exclut une vision néo-libérale.

Nous avons défini les savoirs collectifs locaux en empruntant à plusieurs disciplines; l'éducation, l'anthropologie, la foresterie, l'urbanisme, etc. D'autres notions ont été développées : la communauté, la ruralité, la praxis, la réflexivité et le capital socio-territorial.

De la recherche-action, nous avons cerné la mémoire collective et observé cinq logiques en interrelation dans la communauté. Ce sont la logique territoriale, technocratique, sectorielle, économique et consensuelle. Chacune était porteuse de stratégies d'action spécifiques.

Sur le « terrain », les acteurs locaux ont posé un éclairage nouveau de leur situation, modifiant alors leurs stratégies. Outre certaines observations généralisables, tel par exemple l'absence d'homogénéité dans la communauté, des questionnements se sont ajoutés qui demandent à être approfondis. Nous pensons à la possibilité et à la capacité pour les acteurs locaux de trouver un espace d'expression des conflits et de débattre collectivement pour être en mesure de trouver des solutions. La tendance démontrée réfère à l'arbitrage par les représentants élus plutôt que par les acteurs directement impliqués dans le projet. La démocratie participative locale constitue t-elle un savoir-faire collectif encore à développer dans les communautés? Nous avons aussi identifié trois dimensions du processus de construction des savoirs collectifs locaux, les dernières étant tributaires de la première. Ce sont : la recomposition des liens sociaux, la production d'un modèle de gestion agricole et la présence d'un savoir collectif d'expérimentation. Pour terminer, un pouvoir d'agir accru passe davantage par l'appropriation du processus, le savoir-faire construit étant situé à ce niveau.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:885
Date January 2002
CreatorsBrassard, Marie-Joëlle
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/885/, doi:10.1522/12770633

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