Le contexte économique et socio-politique actuel de dévitalisation des régions du Québec et de désengagement de l'État introduit une nouvelle approche du développement territorial. Ce changement de perspective se fonde sur les postulats du développement endogène en suggérant entre autres de prendre appui sur le potentiel humain. Cette vision des choses interpelle tous les acteurs individuels, organisationnels et institutionnels et au premier chef le système scolaire en raison notamment de sa responsabilité à l'égard du capital humain. Dans ce contexte, il se dégage une pertinence sociale et scientifique d'améliorer la compréhension du rôle de l'éducation dans la dynamique du développement régional endogène. En particulier, c'est la contribution qui revient de manière spécifique à l'institution d'enseignement universitaire qui retient ici l'attention. C'est que le champ d'intervention des universités sises en région périphérique du Québec est fortement questionné sur la place publique.
Les institutions d'enseignement sont traditionnellement perçues comme des agents économiques au sens où elles génèrent des injections monétaires dans leur environnement. On reconnaît par ailleurs au système éducatif un rôle socio-culturel de formation de la main d'oeuvre et d'amélioration de la qualité de vie tributaire de l'augmentation de la scolarité. En revanche, peu d'études scientifiques se sont penchées sur le thème de la spécificité du rapport que l'université entretient avec la dynamique du développement régional. En l'occurrence, deux volets complémentaires de la mission universitaire sont interpellés à savoir l'effort de recherche de même que la production de connaissances régionales sur le milieu et transférées au milieu. C'est donc la question de l'apport exclusif de la recherche universitaire au développement économique et socio-culturel régional qui retient ici l'attention.
En référence à un modèle d'analyse de la recherche universitaire emprunté à Godin (1997), la conclusion qui se dégage de cette étude de cas démontre que l'effort de recherche mis en oeuvre au Saguenay?Lac-Saint-Jean par l'Université du Québec à Chicoutimi est considérable. De nombreux exemples ont été recensés en regard d'intrants, d'extrants et d'activités de recherche dont la portée régionale est manifeste. De même, des impacts scientifiques, socio-culturels et politiques ont été constatés. Par contre, un constat de réponse partielle des résultats de cette étude s'impose. En effet, des limites associées aux modèles conceptuels actuels permettent difficilement de quantifier ou de qualifier l'influence effective de ces retombées de nature économique et socio-culturelle sur la dynamique de développement du Saguenay?Lac-Saint-Jean. En outre, l'analyse des résultats montre que l'Université du Québec à Chicoutimi est un vecteur du développement endogène de sa région environnante. En définitive, les retombées régionales de l'effort de recherche universitaire peuvent constituer à maints égards des impulsions endogènes dont la dynamique socioéconomique et culturelle régionale pourrait tirer davantage profit. En fin de compte, l'université régionale pourrait constituer le moteur même du changement paradigmatique attendu dans l'optique du développement par la base. Car elle contribue certes à forger une culture scientifique et technologique propice à l'innovation dans des domaines associés à l'économie du savoir.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.1025 |
Date | January 1999 |
Creators | Bettez, Monique |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/1025/ |
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