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Les missions des bibliothèques publiques autonomes du point de vue des élus municipaux québécois

La légitimité d’une organisation est fondée sur sa mission, c’est-à-dire sur sa raison
d’être. Des responsables des bibliothèques et de nombreux chercheurs craignent que la
légitimité des bibliothèques publiques soit contestée dans la société de l’information. De plus, les textes officiels présentant les missions des bibliothèques publiques sont divers et les missions y sont délibérément non définies. Au Québec, où une grande majorité des bibliothèques publiques autonomes sont placées directement sous la tutelle des municipalités, les bibliothèques publiques doivent définir et légitimer leurs missions avec les élus municipaux.
L’objectif principal de cette recherche est de comprendre, via les discours, le point
de vue des élus municipaux québécois sur les missions des bibliothèques publiques autonomes, en comparaison avec les pratiques et les ressources des bibliothèques au plan
local.
Basé sur la théorie de la construction sociale de la réalité, un cadre conceptuel est proposé de manière à étudier non seulement les discours dans leur dimension textuelle, mais aussi à contextualiser ces discours et analyser l’écart entre ces discours et les pratiques des bibliothèques.La stratégie de recherche adoptée est une étude de cas multiples. L’objectif est de développer une analyse en profondeur de chaque cas et une analyse inter cas. Les douze cas (municipalités) ont été sélectionnés en fonction de deux critères de variation (la taille de la
municipalité et le budget annuel alloué par la municipalité à la bibliothèque) et un critère discriminant (la distance par rapport à l’Université de Montréal). Des entrevues ont été menées auprès des élus municipaux présidant la commission ou le comité dont dépendent les bibliothèques publiques. Ces entrevues et les politiques culturelles ont fait l’objet d’une
analyse de discours. Les entrevues auprès des responsables des bibliothèques et la
documentation ont fait l’objet d’une analyse de contenu. Ces analyses ont permis la
triangulation des méthodes et des sources de données.Les élus municipaux québécois, comme les professionnels, n’offrent pas un discours
homogène sur les missions des bibliothèques publiques. Toutefois, un modèle de discours
émerge. Il montre un discours « limité » par rapport à la littérature, dans lequel une image passive de la bibliothèque est présentée et dans lequel la tradition perdure malgré le contexte de la société de l’information. Mais l’analyse révèle aussi que les élus municipaux construisent leurs points de vue sur leurs propres convictions en tant qu’individus, sur leur rôle dans la gestion de la municipalité en tant qu’élus et sur l’image qu’ils ont des usagers
des bibliothèques publiques. Enfin, l’analyse a révélé un axe de différenciation des points de vue selon que le discours s’appuie sur des valeurs fondamentales ou sur les usages (réels ou supposés) de la bibliothèque. / The legitimacy of an organization is based on its mission, i.e. its raison d’être.
Some libraries directors and many researchers fear that the legitimacy of public libraries is challenged in the information society. Moreover, official texts presenting the missions of public libraries are varied and the missions are deliberately not defined there. In Quebec,
where a large majority of autonomous public libraries are directly under the supervision of municipalities, public libraries have to define and legitimate their missions with city councillors.
The main objective of this research is to understand, via the discourses, the point of
view of city councillors in Quebec on the missions of autonomous public libraries,
compared to the libraries’ practices in their communities.
Using the theory of the social construction of reality, a conceptual framework is
proposed not only to study the discourses in their textual dimension, but also to
contextualize them and analyze the distance between them and the libraries’practices.The research strategy adopted is that of the multiple case study. The aim is to develop an in-depth analysis of each case as well as a cross-case analysis. The twelve cases
(municipalities) were selected according to two criteria of variation (size of the
municipality and annual budget allocated by the municipality to the library) and a
discriminant criterion (the distance from the Université de Montréal). Interviews were
conducted with the city councillors who chair the commissions or the committees on which the public libraries depend. These interviews and the municipal cultural policies were subjected to a discourse analysis. The interviews with the directors of the public libraries and documents were subjected to content analysis. This made possible the triangulation of methods and data sources.
Neither the city councillors in Quebec, nor the professionals have a homogenous discourse on the missions of public libraries. However, a model of discourse does emerge. It shows a “limited” discourse compared to the literature, in which a passive image of thelibrary is presented and in which the tradition continues in spite of the context of the information society. But the analysis also revealed that the city councillors base their points of view on their own convictions as individuals, on their role in the management of the
municipality as elected officials, and on the image they have of the users of public libraries. Finally, the analysis revealed an axis of differentiation of the points of view according to whether the discourse was based on fundamental values or on the (real or supposed) uses of the library. / FQRSC. Bourse de doctorat en recherche

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/3030
Date05 1900
CreatorsGazo, Dominique
ContributorsSavard, Réjean
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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