Le nombre de personnes ayant eu un cancer, dans le monde, n’a jamais était aussi élevé. Même si le bénéfice de l’adoption de comportements favorables à la santé, notamment en termes d’alimentation, suite à un diagnostic de cancer a été suggéré, peu d’études se sont spécifiquement intéressées à l’influence d’un diagnostic de cancer sur l’évolution à long terme de l’alimentation, ainsi qu’à l’impact de l’environnement socio-économique et du type de cancer (localisation et stade au diagnostic) dans cette relation. Par ailleurs, l’alimentation étant un des déterminants majeurs de la santé, de nombreuses études épidémiologiques ou cliniques souhaitent recueillir de plus en plus fréquemment les habitudes alimentaires de leurs sujets mais redoutent la durée de recueil avec les outils existants. L’objectif de ce travail doctoral était de 1) mieux caractériser les relations entre alimentation, environnement socio-économique et survenue de cancer, notamment chez les patients ayant eu un cancer, et 2) de créer et valider un outil de recueil alimentaire court, adapté au régime français, afin d’harmoniser le recueil des données alimentaires sur le plan national. À partir des données de plus de 50 000 femmes de la cohorte E3N, une augmentation de la consommation de fruits et légumes, utilisés ici comme marqueur de la qualité de l’alimentation, a été observée uniquement chez les femmes ayant eu un cancer du sein de stade avancé (II-III-IV). Cette augmentation était davantage prononcée dans certaines strates socio-économiques (chez les femmes à niveau d’éducation élevée et chez celles vivant dans le Sud, par exemple). En parallèle, un questionnaire de fréquence alimentaire court, capable d’évaluer rapidement l’alimentation des individus, a été développé en format papier et en ligne. La version papier de ce questionnaire a été validée dans une population de 127 patients atteints de maladie rénale chronique et la version numérique sur 92 adultes issus de la population générale. Ce travail précise l’influence complexe de l’environnement socio-économique sur l’évolution de l’alimentation chez les patients ayant eu un cancer. Des études complémentaires seront nécessaires pour comprendre les freins à l’adoption de comportements alimentaires favorables à la santé. Les recommandations nécessiteraient d’être modulées en fonction du niveau socio-économique des individus afin de réduire les inégalités socio-économiques en lien avec l’alimentation et la survenue de cancer. Finalement, ce travail doctoral va permettre de mettre à disposition de la communauté scientifique un outil de recueil alimentaire court, fiable et actualisé, qui sera commun à l’ensemble des groupes de population française. / The number of cancer survivors is increasing worldwide. Several studies have demonstrated a potential beneficial impact of healthy lifestyle factors, including the diet, on cancer survival, but only a few studies have evaluated the influence of a cancer diagnosis on the long-term evolution of the diet, taking into account the socioeconomic environment of individuals as well as cancer characteristics such as the site and stage at diagnosis. Moreover, considering that the diet is one of the main determinants of health, an increasing number of epidemiological studies aim to collect dietary data but are limited by the fact that dietary data collection is very time-consuming for participants as well as for researchers. The objective of this project was 1) to better characterize the complex relations between diet and socio-economic environment among women who had cancer and 2) to develop and validate a short tool able to quickly assess the diet in several French population subgroups, and standardize dietary data collection at a national level. We used data from over 50 000 women in the prospective E3N-EPIC cohort study and considered fruit and vegetable consumption as a proxy for overall diet quality. Compared with healthy and non-cancer women, an increase in fruit and vegetable consumption was only observed in women who had an advanced stage of breast cancer (stages II-III-IV). This increase was also only observed in certain socioeconomic groups (e.g. women with high level of education and women living in the South of France). A short food frequency questionnaire (SFFQ) was also developed, both a paper and online version, to easily and quickly assess diet. Both versions were validated in a sample of 127 patients with chronic kidney disease and a sample of 92 adults selected among the general population, respectively. Our results help to understand the complex influence of the socioeconomic environment on the evolution of the diet among patients who had cancer. Further studies are required to better understand the factors that prevent cancer survivors from the adoption of healthy dietary patterns. Dietary guidelines should adapt to the socioeconomic environment of individuals, in order to reduce socioeconomic inequities in diet and cancer. Finally, within the framework of the present study, a standardized, validated, short and modern tool has been developed to quickly assess diet in French clinical and epidemiological studies. Diet and dietary patterns will therefore be comparable between several French population subgroups.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017SACLS414 |
Date | 22 November 2017 |
Creators | Affret, Aurélie |
Contributors | Paris Saclay, Fagherazzi, Guy, Clavel-Chapelon, Françoise |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, StillImage |
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