À la fin de l’époque médiévale, les reliques sont un objet omniprésent dans le monde chrétien, particulièrement dans les églises urbaines. Les critiques puis destructions protestantes au cours du XVIe siècle constituent une première période de crise, conclue par un réinvestissement important de la réforme catholique. Ces premiers bouleversements ont plusieurs conséquences. Les reliques sont désormais l’objet d’une gestion de plus en plus rationnelle, que ce soit dans leur recension ou dans leur situation dans l’espace ecclésial. Car jusqu’à la Révolution française, les églises de Lyon, Metz, Rouen et Toulouse reçoivent d’innombrables corps saints, souvent en provenance de Rome, accompagnant la multiplication des couvents en ville. Les reliques sont données par des laïcs et des membres du clergé dans des visées autant religieuses que sociales. Les cérémonies de translations traduisent un catholicisme triomphant. Certains corps saints, souvent issus du panthéon local, prennent à cette époque une valeur identitaire et patrimoniale. Ils sont considérés comme les protecteurs de la cité, au cœur d’une relation spécifique entre les villes et le monde divin. Ces corps saints sont particulièrement utilisés lors des périodes de crises urbaines, qu’elles soient épidémiques, naturelles ou encore politiques. Les reliques sont également régulièrement mobilisées dans les Histoire de ces quatre villes pour souligner et illustrer leur élection divine. Ces liens entre villes et reliques se distendent à partir du XVIIIe siècle, sous l’effet de l’essor d’une critique historique et philosophique. La Révolution française entérine ce changement, malgré des tentatives de restauration sacrale. D’objets chrétiens, les corps saints deviennent des objets confessionnels au XVIIe siècle, puis, à partir du XIXe siècle, des objets militants. / During the Late Medieval Period, relics are a very common object in the Christian World and in urban churches. Protestant criticisms and destructions during the 16th century were a first crisis ended by a catholic reinvestment. These disruptions transformed relics into a more rational object, with systematic inventories and new localisations inside churches. Until French Revolution, churches of Lyon, Metz, Rouen and Toulouse received countless relics, mostly from Rome, to support the foundation of new urban convents. Laymen and clerics gave relics to improve their social and religious status. Ceremonies of translation showed a Catholicism that had triumphed again. Some relics got an identity and heritage value. They became the protectors of the city with a specific relationship between citizens and the Divine world. These relics are often used during urban crises like epidemics, natural disasters and political crisis. The History of the towns also used relics as evidence and illustration of urban Sanctity. These links became slack during the 18th century because of historical and philosophical criticisms. French Revolution confirmed this evolution, despite attempts of sacral remediation. From Christian objects, relics became confessional objects and from the beginning of the 19th century onwards, militant objects.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSE2132 |
Date | 06 December 2017 |
Creators | Guyard, Nicolas |
Contributors | Lyon, Martin, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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