Ce mémoire étudie la possibilité d'utiliser le patrimoine commun de l'humanité (PCH) afin de transcender l'anthropocentrisme en droit international de l'environnement. La motivation de ce questionnement est apparue en constatant l'absence de corrélation entre la prolifération des accords de protection environnementale relativement à la dégradation actuelle de l'environnement. En étudiant le droit international de l'environnement, le morcellement de la nature apparaît au sein des diverses conventions. Les différents éléments de la nature sont préservés individuellement en omettant fréquemment de penser la protection en terme d'écosystèmes. En effet, la protection de l'environnement est principalement effectuée dans le sillage de la logique de la souveraineté absolue que possèdent les États sur les éléments de la nature qui se trouvent sur leur territoire. Le droit international de l'environnement, quoi qu'essayant d'uniformiser la façon de préserver la nature, est rarement organisé autour de la protection des écosystèmes au sein desquels les éléments naturels évoluent. Si les États reconnaissent leurs frontières, la dégradation de l'environnement, elle, ne s'y attarde pas. Partant du postulat que le droit international de l'environnement est anthropocentrique, nous avons cherché une solution juridique qui pourrait aspirer à soustraire l'anthropocentrisme dans la préservation de la nature sur la scène internationale. Afin de vérifier si le PCH pouvait transcender l'anthropocentrisme, nous avons établi une grille d'analyse bâtie sur diverses éthiques environnementales existantes. Quatre éthiques ont été recensées : l'éthique anthropocentrique, l'éthique de la responsabilité, l'éthique de la social ecology et l'éthique de l'écologie profonde. L'éthique spirituelle sera brièvement abordée sans pour autant faire l'objet d'une analyse approfondie devant son absence de lien avec le PCH. Ce dernier est étudié au regard des différentes éthiques afin d'évaluer s'il peut se détacher de l'anthropocentrisme. Ce mémoire démontre que malgré une certaine scission avec l'anthropocentrisme, l'application du PCH comme vecteur de protection environnementale demande une réinstrumentalisation du concept. Considérant que la protection environnementale n'était pas à l'origine de sa création, diverses théorisations du PCH, comme moyen de gestion des ressources naturelles, sont analysées afin de conclure que malgré l'impossibilité de transcender totalement l'anthropocentrisme en droit international de l'environnement, le PCH offre une avenue se distançant suffisamment de l'anthropocentrisme pour permettre une protection environnementale plus près des intérêts de la nature.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : éthique environnementale, patrimoine commun de l'humanité, droit international de l'environnement, anthropocentrisme, gestion commune des ressources naturelles
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5238 |
Date | 11 1900 |
Creators | Martel, Andréanne |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5238/ |
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