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Geographies of Care and Posthuman Relationality in North American Fiction by Women

Cette thèse met en relief comment la primauté de la relationalité est représentée dans sept romans nord-américains contemporains écrits par des femmes. Pour y arriver, je montre, d’un point de vue critique, comment les notions de « géographies du care » et de « care posthumain » favorisent l’identification de pratiques et d’attitudes d’un « prendre soin » qui facilitent, non sans obstacle, l’appropriation de structures sociales et intimes par le développement d’espaces et de relations de solidarité. Cette étude fait ainsi interagir les pratiques du care et les pratiques discursives afin de mieux cerner « les inégalités structurelles et les enjeux de la domination qui touchent les sujets marginalisés » (Bourgault & Perreault 11).
Le premier chapitre déploie le tissage conceptuel de la thèse à l’intersection de la géographie émotionnelle (Davidson, Bondi & Smith; Anderson & Smith), de théories féministes sur l’espace (Shands, Miranne & Young, Massey), des éthiques du care (Laugier, Tronto) et du discours sur le posthumain (Braidotti, Hayles). Situant d’abord les ancrages entre l’espace vécu et le care, je propose un déplacement de la notion de « chez soi » vers celle de « géographies du care » afin de mieux circonscrire les expériences relationnelles imaginées dans les romans. Puis j’introduis le concept du « care posthumain » comme outil critique afin de mieux identifier les nouvelles subjectivités représentées et d’approfondir les apports du care lorsque les relations intersubjectives mettent en scène des figures non humaines et non vivantes.
Le deuxième chapitre explore les pratiques soucieuses et spatiales de préservation et de protection dans les romans Housekeeping et Room en portant attention à comment chacun des textes montre les difficultés de recevoir et de donner différentes formes de care en contextes d’oppression patriarcale, de marginalisation sociale et de tensions familiales. Je pose aussi certaines balises théoriques et méthodologiques quant à la lecture et à la configuration, en tant que lectrice privilégiée, des représentations de subjectivités fragiles et de lieux de dominations dans les textes. Le troisième chapitre pose un regard critique sur deux romans qui imaginent un espace domestique marqué par l’exclusion, les dynamiques de pouvoir et le contrôle des corps : The Birth House et Sous béton. Les géographies du care dans ces deux romans montrent les liens complexes entre les notions de proximité relationnelle, d’appartenance et d’autonomie alors que le quotidien des personnages est inscrit dans une dynamique oppressive articulée par des conventions morales, sociales et scientifiques qui tendent à déshumaniser ceux et celles qui ne se conforment pas.
Le quatrième chapitre analyse comment le fardeau du trauma et les figures fantomatiques affectent l’expérience relationnelle des personnages ainsi que leur rapport à l’hospitalité et au processus de guérison. Les romans Home et Le ciel de Bay City montrent comment ces figures fantomatiques symbolisent les liens entre mémoire, trauma, et responsabilité, des liens entre passé et présent que le care illumine. Finalement, le cinquième chapitre aborde la notion de « care posthumain » directement, par un retour à Sous béton et à Room, dans lesquels les protagonistes évoluent au fil de relations avec des éléments non humains. J’analyse aussi le roman post-apocalyptique The Year of the Flood, dans lequel les protagonistes usent de stratégies de résistance qui favorisent la solidarité, la guérison et l’adaptation à des débordements technoscientifiques. / This dissertation explores how seven contemporary North-American novels written by women illustrate the primacy of relationality. To achieve this goal, I use the notions of “geographies of care” and “posthuman care” critically to uncover, in the texts, gestures, and attitudes of care that facilitate, despite obstacles, the appropriation of social and intimate structures through the development of spaces and relationships of solidarity. This study places caring and discursive practices into dialogue to circumscribe “les inégalités structurelles et les enjeux de domination qui touchent les sujets marginalisés” (Bourgault & Perreault 11).
The first chapter consists of a theoretical discussion at the intersection of emotional geography (Davidson, Bondi & Smith, Anderson & Smith), feminist space theory (Shands, Miranne & Young, Massey), care ethics (Laugier, Tronto, DeFalco), and critical posthumanism (Braidotti, Hayle). I expose the interconnections between care and relational space before showing the relevance of geographies of care over the notion of home. Finally, I introduce the idea of posthuman care as a critical tool for reading new subjectivities and for complicating the input of care when intersubjective relations involve the nonhuman.
Chapter two explores caring and spatial preservation and protection practices in the novels Housekeeping and Room, by looking at how each text illustrates difficulties of caregiving and care receiving in contexts of patriarchal oppression, social marginalization, and familial tensions. It also sets certain theoretical and methodological beacons regarding the reading and the configuring, as a privileged reader, of representations of fragile subjectivities and spaces of domination in the texts. The third chapter investigates two novels that dramatize domestic spaces marked by exclusion, power dynamics, and control of the body: The Birth House and Sous béton. In both novels the geographies of care expose complex links between notions of relational proximity, belonging and autonomy as the characters’ everyday struggle is characterized by constraining social, moral and scientific conventions that tend to dehumanize those who do not fit.
Chapter four analyzes how the burden of trauma and ghostly figures affect the relational experiences of characters, their sense of hospitality and ability to heal. The novels Home and Le ciel de Bay City illustrate how these ghostly figures symbolize and testify to the interconnections between memory, trauma, and responsibility and uncover links between past and present that care illuminates. And finally, Chapter five addresses the notion of “posthuman care” directly by returning to Sous béton and Room, in which the characters evolve through interactions with the nonhuman. I also address the post-apocalyptic novel The Year of the Flood, in which the protagonists make use of strategies of resistance that foster solidarity, healing, and easier adaptation to techno-scientific excesses.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18452
Date06 1900
CreatorsHétu, Dominique
ContributorsChanady, Amaryll
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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