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Les héritières : récit ; suivi de Habiter la douleur : poétique des lieux de soin chez Ernaux et Dustan : essai

Huot-Foch, Gabrielle 08 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Ce projet de recherche-création porte sur la possibilité d’un prendre soin endossé par les espaces au sein du littéraire, posant les jalons d’une réflexion tournée vers les notions d’accueil et d’hospitalité, que ce soit hors ou au sein du cadre institutionnel. De fait, le travail de création prend la forme d’un récit autofictionnel autour de la maison de la grand-mère comme espace de soin, d’appartenance, mais aussi comme ancrage des traumas familiaux et d’une étrangeté à soi, de par les origines françaises et québécoises de la narratrice. À cette première narration s’ajoute le récit d’un voyage au sein duquel la narratrice sera amenée à cheminer dans son processus de deuil et à questionner ses liens d’appartenance. Sur le plan formel, la prise de parole varie au niveau spatial et temporel afin de multiplier les perspectives et d’explorer les conditions mêmes de l’expression et les difficultés inhérentes à celle-ci. Les récits s’apparentent à des fragments, prenant place à diverses époques et lieux afin de créer un effet de « chambre d’échos », les uns se répondant aux autres. La section essayistique du présent mémoire porte, quant à elle, sur les enjeux qu’implique l’absence d’une participation étatique dans l’octroi du soin afin de voir comment des espaces privés prennent le relais d’un care usuellement endossé institutionnellement et pensé comme mieux-être. Notre analyse portera donc sur la manière dont certaines voix littéraires rejouent et/ ou se distancient des normes et des paramètres de « santé » impliqués par le soin et ce, au travers d’espaces privés. Pour ce faire, nous aborderons L’événement d’Annie Ernaux et Dans ma chambre de Guillaume Dustan, deux récits qui mettent en scène un rapport criminel à la loi et ce faisant, convoquent des espaces offrant un care ambivalent, du côté de la mise en péril de soi et de la mort. En outre, la relation de care endossée par certains lieux témoigne d’un lien spécifique, parce que subjectif, à ces espaces et en ce sens, ils permettent l’émergence de subjectivités et de récits de soi qui en rendent compte. Ainsi, nous nous proposons d’analyser l’écriture de soi comme espace d’accueil à la jonction du social et du poétique. / This research-creation project focuses on the possibility of care endorsed by spaces within the literary, laying the groundwork for a reflection on the notions of welcome and hospitality, whether outside or within the institutional framework. The creative work takes the form of an autofictional narrative around the grandmother's house as a space of care and belonging, but also as an anchor for family traumas and a strangeness to oneself, due to the narrator's French and Quebecois origins. To this first narrative is added the story of a journey in which the narrator will be led to progress in her mourning process and to question her ties of belonging. In terms of form, the spoken word will vary in space and time in order to multiply the perspectives and explore the conditions of expression and the difficulties inherent to it. The narratives will be in the form of fragments, taking place in various times and places in order to create an « echo chamber » effect, with one responding to the other. The essayistic section of this dissertation focuses on the issues involved in the absence of State participation in the provision of care, in order to see how private spaces take over the care that is usually institutionally endorsed and thought of as well-being. Our analysis will therefore focus on how certain literary voices replay and/or distance themselves from the norms and parameters of « health » implied by care through private spaces. To do so, we will look at Annie Ernaux's L'événement and Guillaume Dustan's Dans ma chambre, two stories that stage a criminal relationship to the law and, in so doing, summon spaces that offer an ambivalent care, on the side of the endangerment of self and death. Moreover, the relation of care endorsed by certain places testifies to a specific link, because subjective, to these spaces and in this sense, they allow the emergence of subjectivities and narratives of the self which account for it. Thus, we propose to analyze the writing of the self as a space of reception at the junction of the social and the poetic.
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Geographies of Care and Posthuman Relationality in North American Fiction by Women

Hétu, Dominique 06 1900 (has links)
Cette thèse met en relief comment la primauté de la relationalité est représentée dans sept romans nord-américains contemporains écrits par des femmes. Pour y arriver, je montre, d’un point de vue critique, comment les notions de « géographies du care » et de « care posthumain » favorisent l’identification de pratiques et d’attitudes d’un « prendre soin » qui facilitent, non sans obstacle, l’appropriation de structures sociales et intimes par le développement d’espaces et de relations de solidarité. Cette étude fait ainsi interagir les pratiques du care et les pratiques discursives afin de mieux cerner « les inégalités structurelles et les enjeux de la domination qui touchent les sujets marginalisés » (Bourgault & Perreault 11). Le premier chapitre déploie le tissage conceptuel de la thèse à l’intersection de la géographie émotionnelle (Davidson, Bondi & Smith; Anderson & Smith), de théories féministes sur l’espace (Shands, Miranne & Young, Massey), des éthiques du care (Laugier, Tronto) et du discours sur le posthumain (Braidotti, Hayles). Situant d’abord les ancrages entre l’espace vécu et le care, je propose un déplacement de la notion de « chez soi » vers celle de « géographies du care » afin de mieux circonscrire les expériences relationnelles imaginées dans les romans. Puis j’introduis le concept du « care posthumain » comme outil critique afin de mieux identifier les nouvelles subjectivités représentées et d’approfondir les apports du care lorsque les relations intersubjectives mettent en scène des figures non humaines et non vivantes. Le deuxième chapitre explore les pratiques soucieuses et spatiales de préservation et de protection dans les romans Housekeeping et Room en portant attention à comment chacun des textes montre les difficultés de recevoir et de donner différentes formes de care en contextes d’oppression patriarcale, de marginalisation sociale et de tensions familiales. Je pose aussi certaines balises théoriques et méthodologiques quant à la lecture et à la configuration, en tant que lectrice privilégiée, des représentations de subjectivités fragiles et de lieux de dominations dans les textes. Le troisième chapitre pose un regard critique sur deux romans qui imaginent un espace domestique marqué par l’exclusion, les dynamiques de pouvoir et le contrôle des corps : The Birth House et Sous béton. Les géographies du care dans ces deux romans montrent les liens complexes entre les notions de proximité relationnelle, d’appartenance et d’autonomie alors que le quotidien des personnages est inscrit dans une dynamique oppressive articulée par des conventions morales, sociales et scientifiques qui tendent à déshumaniser ceux et celles qui ne se conforment pas. Le quatrième chapitre analyse comment le fardeau du trauma et les figures fantomatiques affectent l’expérience relationnelle des personnages ainsi que leur rapport à l’hospitalité et au processus de guérison. Les romans Home et Le ciel de Bay City montrent comment ces figures fantomatiques symbolisent les liens entre mémoire, trauma, et responsabilité, des liens entre passé et présent que le care illumine. Finalement, le cinquième chapitre aborde la notion de « care posthumain » directement, par un retour à Sous béton et à Room, dans lesquels les protagonistes évoluent au fil de relations avec des éléments non humains. J’analyse aussi le roman post-apocalyptique The Year of the Flood, dans lequel les protagonistes usent de stratégies de résistance qui favorisent la solidarité, la guérison et l’adaptation à des débordements technoscientifiques. / This dissertation explores how seven contemporary North-American novels written by women illustrate the primacy of relationality. To achieve this goal, I use the notions of “geographies of care” and “posthuman care” critically to uncover, in the texts, gestures, and attitudes of care that facilitate, despite obstacles, the appropriation of social and intimate structures through the development of spaces and relationships of solidarity. This study places caring and discursive practices into dialogue to circumscribe “les inégalités structurelles et les enjeux de domination qui touchent les sujets marginalisés” (Bourgault & Perreault 11). The first chapter consists of a theoretical discussion at the intersection of emotional geography (Davidson, Bondi & Smith, Anderson & Smith), feminist space theory (Shands, Miranne & Young, Massey), care ethics (Laugier, Tronto, DeFalco), and critical posthumanism (Braidotti, Hayle). I expose the interconnections between care and relational space before showing the relevance of geographies of care over the notion of home. Finally, I introduce the idea of posthuman care as a critical tool for reading new subjectivities and for complicating the input of care when intersubjective relations involve the nonhuman. Chapter two explores caring and spatial preservation and protection practices in the novels Housekeeping and Room, by looking at how each text illustrates difficulties of caregiving and care receiving in contexts of patriarchal oppression, social marginalization, and familial tensions. It also sets certain theoretical and methodological beacons regarding the reading and the configuring, as a privileged reader, of representations of fragile subjectivities and spaces of domination in the texts. The third chapter investigates two novels that dramatize domestic spaces marked by exclusion, power dynamics, and control of the body: The Birth House and Sous béton. In both novels the geographies of care expose complex links between notions of relational proximity, belonging and autonomy as the characters’ everyday struggle is characterized by constraining social, moral and scientific conventions that tend to dehumanize those who do not fit. Chapter four analyzes how the burden of trauma and ghostly figures affect the relational experiences of characters, their sense of hospitality and ability to heal. The novels Home and Le ciel de Bay City illustrate how these ghostly figures symbolize and testify to the interconnections between memory, trauma, and responsibility and uncover links between past and present that care illuminates. And finally, Chapter five addresses the notion of “posthuman care” directly by returning to Sous béton and Room, in which the characters evolve through interactions with the nonhuman. I also address the post-apocalyptic novel The Year of the Flood, in which the protagonists make use of strategies of resistance that foster solidarity, healing, and easier adaptation to techno-scientific excesses.

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