Les représentations des divinités féminines hindoues mises au jour au Bengale, stèles et statues de pierre ou de métal, ont été analysées à partir d'un corpus d'un peu plus de trois cents œuvres que nous avons collectées dans les musées indiens, bangladais et occidentaux, mais aussi dans les catalogues, études et publications diverses. L'étude iconographique sera faite par une mise en perspective des images, de l'épigraphie, de la littérature et des concepts théologiques exprimés dans les textes sacrés. La première partie de cette recherche est une étude chronologique consacrée (1) à l'étude des plaques de terre cuite produites au Bengale entre le IIIᵉ siècle av. notre ère et le IIᵉ après qui représentent divers personnages féminins portant déjà pour certains les caractéristiques iconographiques de la divinité telles qu'on les trouvera sur les images ultérieures, et (2) à l'apparition et au développement de la parèdre de Śiva dans son rôle d'épouse : à partir du IXᵉ siècle et jusqu'au XIIᵉ siècle, c'est en effet la Déesse, śakti du dieu, qui est omniprésente. Les déesses viṣṇuites n'occupent qu'une infime partie du corpus. Dans la deuxième partie, ce sont les formes redoutables de la Déesse śivaïte, Durgā siṃhavāhinī, Mahiṣāsuramardinī et Cāmuṇḍā/Kālī qui sont analysées. Les déesses serpents gardent leur spécificité malgré leur intégration dans le panthéon śivaïte. L'étude stylistique des images permet d'identifier le développement des différentes écoles de la région avec, à partir des XIᵉ et XIIᵉ siècles, une différence notable entre les stèles à la décoration foisonnante du nord-ouest du Bengale et celles dépouillées et empreintes de spiritualité de la région de Dhaka devenue le centre du pouvoir sous les Sena. Cette étude iconographique permet de constater que de la bhakti apparue à l'époque des Épopées, aux cultes tantriques ésotériques les plus transgressifs, le Bengale médiéval a beaucoup développé les cultes śākta en l'honneur de la Déesse Suprême rattachée au panthéon śivaïte : les courants orthodoxes, kaula et Trika non dualistes, et peut-être Nātha ont pu être identifiés. Mais quelle que soit la voie choisie, le but de l'adepte reste le même, la libération, mokṣa, et la fusion avec la Déesse Suprême. / The production in Bengal of stone stelae and stone and metal statues representing Hindu Goddesses, dated from prehistory up to the twelfth century was assembled in a collection of more than three hundred pieces from the museums in India, Bangladesh and Western countries, from catalogues and from other scholar research publications. The purpose of this doctoral dissertation is the analysis of the collection.The first part of this research is a chronological approach. Between the third century B.C. and the second century A.D., there was an important production of terracotta plaques with feminine figurines but it is difficult to say whether they were modeled for decoration or for cult purposes. Later, other than some beautiful terracotta statues representing Mahiṣāsuramardinī and snake goddesses dated around the fifth century, there is a paucity of images until the eighth century. The pieces dating from the ninth up to the twelfth century in the collection are quite all images of the Goddess, Śiva's śakti and wife, and the stelae are quite all narratives and dedicated to orthodox cults.The second part of the research is a more detailed analysis of the fearsome forms of the Goddess: Durgā siṃhavāhinī, Mahiṣāsuramardinī, Cāmuṇḍā; the snake goddesses, although being incorporated within the Śaiva pantheon, keep a specific role.Stylistic elements facilitate the identification of several schools of sculpture, with, by the eleventh and twelfth centuries, a substantial difference between the abundance of decorative elements on the stelae from North-West of Bengal and the bare style of those conceived in the area of Dhaka.From a religious point of view, an evolution from the narrative to the esoteric tantric images shows different types of beliefs and śākta cults: orthodox, non dualist kaula and Trika, and may be Nātha, being understood that whichever way is chosen, the goal remains the same: mokṣa and merge within the Supreme Goddess.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA167 |
Date | 14 December 2017 |
Creators | Chamoret, Suzanne |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Lefèvre, Vincent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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