Les progrès de la médecine permettent aujourd’hui de nourrir par nutrition artificielle toutes les personnes malades dès lors qu’elles ne peuvent pas s’alimenter par elles mêmes.Toutefois, la malnutrition se présente dans le cadre clinique comme une maladie d’une haute prévalence. Est-il alors possible de faire de la nutrition un sujet éthique de telle sorte qu'elle soit considérée en médecine comme un véritable soin ? Pour répondre à cela, l’approche épistémologique montre que la nutrition est une science autonome ayant ses origines dans l’Antiquité. Elle se différencie de la nutrition clinique, une discipline née au XX ème siècle et qui a recours aux techniques de nutrition artificielle ayant le statut de médicament. Sur le plan éthique, cela pose de vraies difficultés lorsque la nutrition artificielle s’applique à des situations cliniques particulières. En effet, alimenter les patients devient un soin mais aussi un traitement. Cela conduit alors à interroger les valeurs du soin et à élaborer des normes universalisables possédant une véritable légitimité dans le champ médical. Dans ce contexte, nous avons identifié une double vulnérabilité des patients dénutris,caractérisée par l’altérité du corps dénutri, mais aussi par la vulnérabilité induite par l’absence de diagnostic et de formation des soignants en nutrition. Pour répondre à ces enjeux, il devient alors nécessaire de penser des institutions justes qui, dans les politiques de santé, intègrent la nutrition en la concevant comme un soin et en proposant une formation médicale adaptée à de tels défis. / Medical advances now allow to feed all sick people by artificial nutrition when they cannot feed themselves. However, malnutrition is still highly prevalent. Is it possible to make nutrition an ethical subject so that it be considered as real medical care? To respond to this, an epistemological approach shows that nutrition is an autonomous science that has its origins in Antiquity. It differs from Clinical Nutrition, a discipline born in the twentieth century and uses artificial nutrition techniques having the status of a drug. Ethically, this poses actual difficulties when artificial nutrition applies to particular clinical situations. Indeed, feeding patients becomes a form of care but also of treatment. This leads us to question the values of care and envision universalizable standards with a true legitimacy in the medical field. In this context, we have identified a double vulnerability of malnourished patients, characterized by the otherness of the malnourished body, but also a vulnerability induced by the lack of diagnosis and training of care givers in nutrition. To meet these issues, it becomes necessary to conceive of just institutions, that by health policy, integrate nutrition as a care and provide medical training adapted to these challenges.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016BESA1012 |
Date | 19 September 2016 |
Creators | Cardenas, Diana |
Contributors | Besançon, Pelluchon, Corine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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