Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les Coréens représentaient la première communauté étrangère au Japon. Beaucoup d’entre eux y subissait des discriminations et vivaient dans la précarité, voire dans l’indigence. Dans la deuxième moitié des années 1950, alors que les dirigeants nord-Coréens se proposaient de les accueillir, le rapatriement en Corée du Nord représenta pour nombre de ces Coréens l’espoir d’un avenir meilleur. De 1959 à 1984, plus de 93000 personnes – dont environs 2000 Japonaises mariées à des Coréens – gagnèrent le Nord du 38e parallèle. Toutefois, le gouvernement japonais, confronté dès 1974 aux demandes des familles de ces Japonaises, tenta d’obtenir des informations sur leur sort et leur retour au Japon. Le présent travail établit une cartographie des acteurs impliqués dans le processus décisionnel autour des rapatriements vers la Corée du Nord, mais également dans les négociations touchant à la question de ces femmes japonaises. Plus particulièrement, cette étude met en lumière le rôle d’ « acteurs subsidiaires » – notamment la Société de la Croix-Rouge du Japon et les parlementaires nationaux – intervenant là où les marges de manœuvre du gouvernement sont restreintes en l’absence de relations diplomatiques officielles entre le Japon et la Corée du Nord. Cette contrainte institutionnelle a eu pour conséquence l’investissement des champs d’action traditionnellement dévolus au Ministère des Affaires étrangères (négociation, protection de ses nationaux à l’étranger, renseignement) par ces « acteurs subsidiaires » dont l’analyse permet d’établir une image à la fois plus complète et moins stato-Centrée de la politique étrangère du Japon. / At the end of the Second World War, Koreans constituted the main foreign community in Japan. Many of them were subjected to discrimination, and lived precariously or even in abject poverty. From the latter half of the 1950s, when North Korean leaders were welcoming them and guaranteeing them decent living conditions, repatriation to North Korea represented hope for a better future for many of these Koreans. Between 1959 and 1984, more than 93,000 people – of whom 2,000 were Japanese women married to Koreans – arrived at the 38th Parallel North. Nevertheless, the Japanese government, confronted by requests from the families of these Japanese women from 1974, tried to obtain information on their whereabouts, and asked for their return to Japan. The present work establishes a mapping of the actors implicated in the decision-Making process concerning repatriation operations to North Korea, but also in the negotiations retated to the Japanese women. More specifically, this study highlights the role of the “subsidiary actors” – of which the Japanese Red Cross and national parliaments are the most prominent – those that intervened where the government’s margins for manoeuvring were narrow in the absence of official diplomatic relations between Japan and North Korea. This institutional constraint led to an investment in fields of action that had traditionally been relegated to the Ministry of Foreign Affairs (negotiation, protection of nationals abroad, intelligence, etc.) by these “subsidiary actors”, and a subsequent analysis of these actors provided both a more complete and less state-Centred image of Japan’s foreign policy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014INAL0016 |
Date | 12 September 2014 |
Creators | Carbonnet, Adrien |
Contributors | Paris, INALCO, Galan, Christian, Seizelet, Eric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0142 seconds