Return to search

Causalité et explication causale chez James Woodward

Certains philosophes affirment que les relations causales sont fondées sur les lois de la nature. Cette conception cadre mal avec la réalité des sciences biomédicales et des sciences humaines. Pour se rapprocher de la pratique réelle des diverses sciences, James Woodward propose une conception de la causalité et de l’explication causale fondée sur une relation beaucoup moins exigeante que celle de loi de la nature, qu’il appelle l’invariance. Le but de ce mémoire est de présenter le concept d’invariance et les autres concepts causaux qui s’y rattachent et, d’identifier certaines difficultés, dans le but de cerner l’usage approprié de cette famille de concepts.

La conception causale de Woodward suppose que le but de la recherche des causes est pratique plutôt que simplement épistémique : il s’agit pour les agents de s’appuyer sur les causes pour modifier les phénomènes. Cette conception est également non-réductive; elle utilise des contrefactuels et reflète les méthodes expérimentales des diverses sciences.

La cohérence de cette conception avec les généralisations causales réelles des sciences fait en sorte qu’elle abandonne l’objectif d’universalité rattaché à la notion de loi de la nature, en faveur d’un objectif de fiabilité temporaire. De plus, comme le critère d’invariance est peu exigeant, d’autres critères doivent lui être ajoutés pour identifier, parmi les relations causales (c’est-à-dire invariantes), les relations les plus susceptibles d’être employées pour modifier les phénomènes de façon fiable. / Some philosophers claim that causal relations are based on the laws of nature. This view is not consistent with the actual causal relations found in the biomedical and social sciences. In order
to better reflect the actual practice in the various sciences, James Woodward puts forward a view of causation and causal explanation based on a much less demanding relation than that of law of nature, which he calls ‘invariance’. This essay presents the concept of invariance and other related causal concepts, and identifies certain problems, in order to outline the proper use of this group of concepts.

Woodward’s conception assumes that the goal of causal inquiry is practical rather than merely epistemic : agents use causal relationships to modify outcomes. The conception is also non reductive ; it uses counterfactuals and is a reflection of the experimental methods of the various sciences.

The fact that this conception is consistent with the actual causal generalizations found in the various sciences implies that the goal of universal truth associated with the notion of law of nature is set aside and is replaced by an objective of temporary reliability. In addition, since the invariance criterion is not very demanding, other criteria must be added to identify, among causal (i.e. invariant) relations, those relations that can be relied upon to reliably modify outcomes.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/15882
Date08 1900
CreatorsRoy, Vincent
ContributorsLaurier, Daniel
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

Page generated in 0.003 seconds