Cette thèse propose un examen empirique du programme de modernisation de l’État articulé en France, entre 2014 et 2017, autour du concept d’« État plateforme » et interroge l’intérêt étatique pour la modernité technologique des administrations — souvent qualifiée de numérique. Le cahier des charges confié aux modernisateurs de l’État était le suivant : simplifier la réalisation des démarches administratives des usagers, évaluer et améliorer la qualité des services publics, investir dans des équipements informatiques communs aux administrations, expérimenter de nouveaux modes de gouvernement ; le tout en faisant participer les usagers et les agents publics. Ce programme d’action ne prétendait pas transformer tout l’État, je soutiens qu’il se présenterait plutôt comme une boursoufflure technologique sur le paysage administratif, un pli. Pour rendre compte de ce nouveau monde de la modernisation et de ces conséquences politiques et matérielles, mon travail se positionne au croisement des études des sciences et des techniques, de la sociologie de l’activité et de la sociologie de l’État. À partir d’une enquête ethnographique menée dans le service du Premier ministre responsable de l’activité coordonnée de réforme de l’État, j’analyse cette modernisation en train de se faire, sous la forme alors déterminante des projets. La thèse s’ouvre sur un état des lieux des littératures sur la réforme de l’État et les phénomènes de modernisation. Elle est ensuite divisée en quatre chapitres, chacun retraçant un projet. Tous les projets instrumentés par le design, l’ergonomie, l’informatique, l’économie et la sociologie parcourent une facette de l’action coordonnée de transformation technologique de l’État, en même temps qu’ils explorent un lieu de l’État. / This thesis offers an empirical examination of the programme of state modernization developed in France, between 2014 and 2017, around the concept of the ‘Platform State’. It examines the state’s interest for the technological modernity of public administrations – often labelled digital. The state modernisers’ mandate was as follows: simplify the implementation of administrative procedures, assess and improve the quality of public services for users, invest in digital infrastructure, experiment with new modes of government, involve users and public officials. This programme did not claim to transform the state as a whole. I argue that it constituted rather a technological swelling on the administrative landscape, a fold. To account for this new world of modernisation and its political and material consequences, my work is positioned at the crossroads of science and technology studies, the sociology of activity and the sociology of the state. Based on an ethnographic study carried out in the Prime Minister’s department in charge for the coordinated activity of state reform, I analyse this modernisation in-the-making as a process, and a project. The thesis starts with review of the literature on the reform of the state and the phenomena of modernisation. It is then divided into four chapters, each analysing one specific project. All projects, instrumented by design, ergonomics, computer science, economics and sociology, engage different facets of the state’s transformation, and explore different sites of the state.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019PSLEM037 |
Date | 18 October 2019 |
Creators | Alauzen, Marie |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Muniesa, Fabian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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