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Les miroirs imparfaits : une approche anthropologique de l’art rupestre / The imperfect mirrors : an anthropological perspective on rock art

De toutes les questions qui agitèrent et agiteront encore pour longtemps le champ de la recherche en art rupestre, la plus fondamentale est sans doute celle de son sens ou, plus exactement, de la production de son sens. Comment, d’une manière générale, rendre compte de l’existence d’images rupestres sur les parois de certaines grottes d’Europe occidentale, mais aussi comment produire du sens quant aux conditions ayant prévalu à leur formation ? Partant des débats soulevés depuis près d’un siècle en archéologie préhistorique par l’usage de comptes-rendus ethnographiques afin d’interpréter l’art pariétal paléolithique européen, la thèse présentée ici ouvre sur une réflexion plus large quant à la nature des objets et des expériences qui sont employés en archéologie afin de rendre compte des événements du passé. Elle questionne ainsi : (a) la nature des comptes-rendus ethnographiques disponibles, dont un inventaire de 795 cas est présenté. Elle aborde aussi (b) les modes de construction des données archéologiques au travers de l’exemple des grottes ornées paléolithiques de la région Gard-Ardèche-Hérault. Elle interroge enfin (c) la place de la subjectivité dans le processus de création de connaissances sur le passé. A chaque fois, la nécessité d’un retour à l’individu est soulignée, que ce soit l’individu en tant que cas ethnographique (fruit d’une rencontre entre deux personnes), l’individu archéologique (l’entité rupestre) ou encore l’individu-chercheur en tant que sujet. Au travers d’une discussion quant au rapport au temps, à la notion de phénomène ou encore à l’altérité, cette thèse s’attache ainsi à analyser les implications d’une expression sur le passé et la création. / Among all the questions that have arisen in the field of rock art research, the most fundamental is probably the question of meaning, or more exactly the question of producing meaning. How to account for the existence of rock art on the walls of some caves of Western Europe, but also how to create meaning about the conditions in which those images were produced? Taking as a starting point the debates that have been going on for almost a century in prehistoric archaeology about the uses (and abuses) of ethnographic accounts to interpret European Palaeolithic cave art, this thesis opens up on a broader reflection on the nature of objects and experiences that are used in archaeology to account for past events. Thus, it questions (a) the nature of ethnographic data available, through a database of 795 ethnographic accounts linked with the production, the refection or the use of rock images worldwide. It also addresses (b) the ways of constructing archaeological data through the example of the palaeolithic rock art caves in the Gard-Ardèche-Hérault region (South-eastern France). Finally, it discusses (c) the role played by subjectivity in the process of creating knowledge about the past. Each time, the need for a return to the individual cases is emphasized: at an ethnographic level, the individuals consisting of first hand records resulting from the meeting between two different persons; at an archaeological level, single rock art images; and at a scientific level, the researcher himself. Through a discussion of the notions of time, phenomenon and alterity (otherness), this thesis attempts to analyze the implications of any expression dealing with the past and creation.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100013
Date19 January 2015
CreatorsMonney, Julien
ContributorsParis 10, Geneste, Jean-Michel
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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