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Una gatta da pelare : vies publiques et vies privées des Italiennes récemment arrivées à Montréal

il faut préciser que les entrevues réalisées sont 33, mais seules trente-deux des Italiennes interviewées demeuraient à Montréal. La trente-troisième femmes a été interviewée en raison de son expertise en matière de migration féminine. 23 enregistrements et 33 transcriptions sont accessibles au Centre d’histoire orale et des récits numériques de l’Université de Concordia de Montréal. Le numéro d’archives de la collection est 2017-02. / Cette thèse a pour objet un phénomène contemporain peu étudié à ce jour, soit la migration récente de femmes fortement scolarisées, professionnelles et universitaires. Ce profil correspond à celui d’une proportion significative des Italiens qui, à partir des années 1990, quittent leur pays en direction des grandes villes européennes ou nord-américaines, mouvement qui s’intensifie dans les années 2000 et, plus encore, après la crise financière de 2008.
Cette étude s’appuie sur l’analyse qualitative de l’expérience migratoire de 32 Italiennes âgées de 25 à 65 ans, qui toutes ont une formation universitaire et sont arrivées à Montréal entre 1990 et 2016. Elle s’inscrit dans la littérature scientifique nord-américaine et européenne concernant l’histoire orale, l’histoire de la migration et les nouvelles perspectives qu’apporte la rencontre de ces dernières avec l’histoire des femmes et du genre. Il s’agit plus particulièrement de porter un regard critique sur cette mobilité féminine contemporaine, éduquée et qualifiée, que les entrevues semi-dirigées, mieux que toute autre source, permettent d’explorer en profondeur. Elles précisent le profil socioculturel de ces femmes, leur provenance géographique, leurs parcours scolaires et professionnels en Italie et en contexte de migration, de même que les raisons qui les ont amenées à quitter l’Italie et à choisir Montréal comme destination. Il s’agit aussi d’examiner les chemins migratoires que suivent ces Italiennes, les défis auxquels elles ont été confrontées, et d’interpréter ces questions dans leurs contextes respectifs de départ et d’arrivée.
La migration et les politiques institutionnelles, la condition des femmes et les réformes qui la concernent, le chômage et les opportunités d’emploi, l’accessibilité aux études et à la carrière universitaire dans les deux pays : tels sont les thèmes principaux de cette étude. L’examen des entretiens permet de vérifier dans quelle mesure et de quelles façons ces trente-deux histoires publiques et privées reflètent les mouvements migratoires de notre époque. Il permet aussi de mettre en parallèle, et souvent en contraste, la mobilité de ces migrantes et celle des Italiennes qui les ont précédées au Canada et au Québec, dans des contextes socio-économiques très différents de ceux qui marquent la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. Ainsi, la mondialisation de l’économie et l’avènement des médias numériques, pour ne mentionner que ces exemples, ont engendré de nouvelles formes d’identité —métissées, fluides, fragmentées— mettant en communication directe ces deux mondes, celui du départ et celui de l’arrivée, autrefois beaucoup plus distants.
Les femmes qui forment mon groupe témoin sont pour la plupart originaires du Nord de l’Italie. Elles appartiennent à la petite ou à la moyenne bourgeoisie et ont un niveau élevé de scolarité. Le climat politique, économique et culturel du pays les a encouragées à partir ; les nombreuses opportunités d’étude et d’emploi, une qualité de vie meilleure et le respect des droits et libertés de la personne leur ont fait choisir Montréal.
Au-delà de la diversité de leurs parcours et de leurs expériences, l’étude de ces entrevues fait apparaître des dénominateurs communs à tous les âges et toutes les histoires des Italiennes qui sont au cœur de ce travail. Ainsi, la volonté de poursuivre leur formation et d’accéder à une carrière à laquelle elles aspirent sont, le plus souvent, les premières raisons qui motivent leur migration. Force est de constater que les études et la carrière représentent également l’axe central autour duquel s’organise toutes les dimensions de leur vie, à toutes les étapes de l’expérience migratoire, et au-delà du moment où elles s’établissent à Montréal. La complexité des itinéraires migratoires que dessinent leurs choix de carrière est d’ailleurs elle aussi un de ces traits communs.
L’analyse des entrevues met par ailleurs en évidence la spécificité de ce phénomène migratoire contemporain, sélectif et élitaire, lorsque ses protagonistes sont des femmes. Cette dimension genrée est manifeste, non seulement dans l’attitude des migrantes face à la condition des femmes et au féminisme, en Italie et au Québec, mais d’abord et surtout dans les choix existentiels que la migration a exigés d’elles en tant que femmes et intellectuelles, dans leur vie privée et publique, et dans les changements qui en ont parfois découlés sur les plans identitaire, religieux et idéologique.
Enfin, en dépit des contrastes qu’ils présentent, comparer cette migration privilégiée et les exodes massifs des XIXe et XXe siècles fait aussi apparaître une part d’expérience commune, voire universelle, en particulier le sentiment de dépaysement et de solitude qui, par moments, affecte mêmes ces femmes modernes, émancipées et cultivées.
Quelques suggestions de nouvelles pistes de recherche à poursuivre et de nouveaux thèmes à explorer complètent ce travail. / This doctoral dissertation focuses on a contemporary phenomenon that has been understudied until now: the recent migration of highly educated, professional, and academic women. This profile corresponds to that of a significant proportion of Italian women who, since the 1990s, have left their country for large European cities or the North American continent. This movement intensified in the 2000s and, even more so after the financial crisis of 2008.
This study is based on a qualitative analysis of the migration experience of 32 Italian women, aged 25 to 65, all with a university degree, who arrived in Montreal between 1990 and 2016. The study is in line with North American and European scientific literature on oral history, the history of migration and the new perspectives brought by its encounter with the history of women and gender.
The aim is to take a critical look at this contemporary Italian female mobility that is educated and qualified. Thirty-two semi-directed interviews allowed us to explore in depth this recent migratory phenomenon and to grasp the meaning of this feminine experience, the attitude of these Italian women towards the status of women and feminism, in Italy and in Quebec, the existential choices that this migratory experience has demanded of them as women and intellectuals, in their private and public lives, and the possible changes that have resulted in terms of identity, religion and ideology.
The objective is to define the socio-cultural profile of these women, their geographical, social and cultural origins, their educational and professional background in Italy and in the context of migration, and to explore the reasons that led them to leave Italy and choose Montreal. It also examines the complex migratory paths of these Italian women, the main challenges they have faced, and interprets these issues in their respective departure and arrival contexts.
Migration and institutional policies, women’s status and reforms, unemployment and employment opportunities, access to education and academic careers in both countries are the main themes explored in this study. The analysis of the interviews allows us to verify to what extent and in what ways these thirty-two public and private stories reflect the migratory movements of our time. It also enables us to contrast the mobility of these migrant women with that of the Italian women who preceded them in Canada and Quebec, in the very different socio-economic contexts that marked the end of the 20th century and the 21st century. Thus, the globalization of the economy and the advent of digital media, to name but two examples, have generated new forms of identity, mixed, fluid and fragmented, by putting in direct communication these two worlds, the one of departure and the one of arrival, which were previously much more distant.
Most of the women in my focus group are from northern Italy, belong to the lower or middle bourgeoisie, and have a high level of education. The political, economic, and cultural climate of the country encouraged them to leave; the many opportunities for education and employment, a better quality of life, and respect for human rights made them choose Montreal. Complex itineraries, fortuitous encounters, both professional and sentimental, and the fundamental role played by profession and career are some of the characteristics of this recent female migration. Suggestions for further research and new themes to explore complete this work.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27442
Date12 1900
CreatorsVigliano, Chiara
ContributorsDupuis, Gilles, Taschereau, Sylvie
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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