La deuxième moitié du XIXe siècle fut une période de grands changements dans les milieux urbains d'Amérique du Nord: des ordonnances sanitaires furent créées, des égouts et aqueducs construits et des bureaux de santé permanents implantés dans plusieurs villes. En médecine, le progrès des études bactériologiques a permis aux médecins de mieux comprendre la prévention et le traitement des épidémies qui continuaient alors de ravager les villes nord-américaines. De plus, des mouvements hygiéniques incitaient les citoyens à améliorer leurs pratiques sanitaires domestiques. Pourtant, les sources écrites de l'époque indiquent que ces milieux urbains étaient encore malsains et insalubres. La réalité sanitaire urbaine de la deuxième moitié du XIXe siècle est donc incertaine puisque les sources sont contradictoires. Une approche contextuelle multidisciplinaire examinant les traits sociaux et biologiques est utilisée afin d'accéder à une vision plus réaliste du passé. Au site de l'îlot Hunt à Québec (CeEt-110) un mélange d'établissements domestiques et commerciaux à proximité du port, de sources écrites et de culture matérielle sous forme de structures sanitaires et d'artefacts est confronté aux données biologiques provenant de restes préservés d'insectes (archéoentomologie) et de parasites (archéoparasitologie). Les échantillons archéoentomologiques prélevés dans deux fosses d'aisance, un drain et un puits abandonné ou citerne ont permis, à travers les 48 couches archéologiques, l'identification de 6755 insectes. Par contre, l'analyse archéoparasitologique de ces mêmes échantillons n'a livré que très peu de données. Cette situation résulte soit de la destruction post-dépositionnelle des oeufs ou de l'absence de matière fécale dans les structures étudiées. Les résultats de l'analyse environnementale, combinés aux restes de la culture matérielle, démontrent que les habitants du site de l'îlot Hunt se sont adaptés aux défis économiques auxquels ils étaient confrontés et ont su maintenir une certaine salubrité dans leur cour. Alors qu'ils suivaient les ordonnances sanitaires de la ville et qu'ils étaient reliés aux réseaux d'égouts et d'aqueducs, les habitants, indifférents aux nouvelles approches promues par les réformes de la santé de l'époque, n'ont pas modifié leurs pratiques médicales. Par cette analyse contextuelle multidsciplinaire, une nouvelle vision de la ville de Québec au dix-neuvième siècle a été obtenue, montrant ainsi la valeur d'une telle approche en archéologie historique. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28519 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Bain, Allison |
Contributors | Auger, Réginald, Moussette, Marcel |
Source Sets | Université Laval |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xiv, 310 f., application/pdf |
Coverage | Québec (Province), 19e siècle |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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