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Réalisme critique et désistement du crime chez les sursitaires québécois : appréhension des facteurs structurels, institutionnels et identitaires

Depuis plus de cent ans, des peines sont purgées dans la communauté au Québec. On reconnaît généralement que les contrevenants qui reçoivent (volontairement ou non) des traitements réhabilitatifs pendant qu’ils purgent leur peine ont des taux de récidive significativement moins élevés que ceux qui n’en reçoivent pas. Or, on ne s’entend pas encore sur le processus qui lie ces traitements aux autres facteurs propres au contrevenant ou à son environnement social à l’absence de récidive. C’est pourquoi plusieurs chercheurs ont cessé d’évaluer les effets individuels des traitements sur la récidive pour se centrer sur la compréhension des processus qui conduisent à l’arrêt des comportements criminels (désormais « désistement du crime »). On peut regrouper leurs compréhensions du désistement selon trois grands angles d’appréhension principaux : 1) une perspective ontogénique qui l’associe à la maturation normale des humains; 2) une perspective holistique qui l’associe à la pression exercée par la structure sociale; et enfin 3) une perspective individualiste qui le conçoit comme une décision prise par l’agent. Considérant qu’aucune de ces perspectives ne fait consensus il a été jugé bon de proposer une quatrième perspective, soit le réalisme critique, afin de mieux saisir ce processus. Les données colligées auprès d’un échantillon de 30 hommes qui avaient reçu une peine d’emprisonnement avec sursis au Québec et qui n’avaient pas récidivé depuis le jugement, ont permis de faire apparaître trois processus distincts qui conduisent au désistement du crime. Le premier processus semble effectivement être principalement amorcé par la structure sociale, mais il exige néanmoins une implication importante de l’agent. Le deuxième est, quant à lui, plutôt amorcé par l’agent, mais il ne peut s’actualiser sans l’accès aux ressources structurelles. Finalement, le dernier processus se situe au point de rencontre entre l’agent et la structure : il implique simultanément un accès aux ressources disponibles dans la structure sociale et une mobilisation de la part de l’agent. La mise en lumière de ces trois processus permet ainsi de mieux saisir dans quelles circonstances le processus de désistement du crime est amorcé par la structure, par l’agent ou encore, requiert l’action simultanée des agents et de la structure sociale. / For over one hundred years, sentences are served in the community in the province of Quebec. It is generally recognized that offenders who receive (voluntarily or not) rehabilitative treatment while serving their sentence have recidivism rates significantly lower than those not receiving it. However, there is no consensus yet on the process that binds these treatments to other factors specific to the offender or to his social environment and the absence of offense. That is why some researchers ceased to assess the individual effects of treatment on recidivism and decided to focus their attention on the process that leads to the cessation of criminal behavior (desistance from crime). Their understandings of this process can be grouped under three different perspectives: 1) the ontogenetic perspective holds that desistance is a simple consequence of normal human maturation; 2) from a holistic perspective desistance is associated with the pressure exerted by the social structure; and finally 3) from the individualistic perspective desistance is rather a decision taken by the agent. Whereas none of these perspectives holds consensus, it was considered appropriate to propose a fourth perspective, critical realism, to grasp a better comprehension of this process. Data collected from a sample of thirty men who were on a conditional sentence of imprisonment in the province of Quebec and didn’t reoffend since, allowed to highlight three distinct processes that lead to the desistance from crime. The first process actually seems to be mainly initiated by the social structure, but it does require significant involvement of the agent. The second, in turn, is rather initiated by the agent, but it can’t be unfold without access to structural resources. Finally, the last process happens at the meeting point between agent and structure since it involves a simultaneous access to available resources in the social structure and mobilization on the part of the agent. The identification of these three processes lead to a better recognition of the circumstances under which the process of desistance from crime is initiated by the structure, by the agent, or requires the simultaneous action of agents and social structure.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/24854
Date20 April 2018
CreatorsFortin-Dufour, Isabelle
ContributorsBrassard, Renée
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xiii, 277 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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