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Une plante, des fils et des clones. Histoires amazoniennes de guaraná(s) dans un monde globalisé / A plant, sons and clones. Amazonian stories of guaraná(s) in a globalized world

Peut-on rendre compte des batailles identitaires et territoriales que révèle la globalisation des ressources et des marchés, en décrivant comment une plante cultivée depuis plusieurs siècles en Amazonie brésilienne se transforme en plante « sauvage » ou, à l’opposé, en plante « technologique » ? La thèse explore, dans un contexte de transition écologique et de critique du paradigme agricole moderniste, les expressions et les enjeux locaux de ce basculement socio-environnemental, en s’intéressant aux relations qui se tissent entre des hommes et une plante emblématique de la région, le guaraná (Paullinia cupana var. sorbilis). En croisant les regards sur quatre projets distincts de valorisation de cette plante énergisante, elle interroge aussi la manière dont des populations amazoniennes se saisissent de ce contexte mouvant et innovent pour négocier leur rapport à la modernité, à la croisée de filières mondialisées et d’un territoire, le Bas-Amazonas, où la plante est historiquement inscrite. Dans le sillage de l’école interdisciplinaire des humanités environnementales, notre travail aborde le guaraná comme un acteur des projets étudiés. Il combine des enquêtes ethnobotaniques à une approche socio-anthropologique inspirée des science studies, pour rendre compte des expériences locales de la plante et des multiples formes que prend l’innovation dans une région longtemps restée à l’écart des dynamiques de développement. En abordant la plante au prisme du concept d’ontologie, nous montrons que coexistent aujourd’hui dans le Bas-Amazonas plusieurs guaranás, définis et façonnés par de multiples ingrédients : des ressources biologiques, des pratiques, des techniques, des savoirs, des représentations, des projets de valorisation et des règles de droits. Loin de représenter différents points de vue sur une même plante, ces « guaranás » sont des plantes distinctes. Ils incarnent les frictions entre différents mondes dont les réseaux plus ou moins étendus s’entrecroisent et cherchent à s’ancrer dans le territoire, pour s’imposer aux autres, pour leur résister, ou inventer de nouvelles représentations du développement territorial. / Can we account for the identity and territorial struggles the globalization of markets and resources reveals, by describing how a plant cultivated for several centuries in the Brazilian Amazon, turns into a « wild » plant or, conversely, into a « technology »? In a context of ecological transition and criticism of the modernist agricultural paradigm, the thesis explores the local expressions and stakes of this socio-environmental shift, focusing on the relationships that form between men and an emblematic plant of the region, guaraná (Paullinia cupana var. sorbilis). Considering four distinct projects which promote this energetic plant, it also questions the way Amazonian populations seize this changing context, and innovate in order to negotiate their relationship to modernity, at the crossroads of globalized value chains and of a territory, the Lower Amazonas, where the plant is historically rooted. In the wake of the environmental humanities interdisciplinary stream, our work contemplates guaraná as an actor of the projects studied. We combine ethnobotanical surveys with a socio-anthropological approach inspired by science studies, to portray local experiences of the plant and the multiple forms innovation can take in a region long shelved from the dynamics of development. By approaching the plant through the concept of ontology, we show that that several guaranas coexist today in the Lower Amazonas, defined by several ingredients: biological resources, practices, techniques, knowledge, representations, valuation projects and rules. Far from representing different points of view on the same plant, these "guaranás" are distinct plants. They embody the frictions between different worlds whose more or less extensive networks intersect and seek to anchor themselves in the territory, in order to impose themselves on others, to resist them, or to invent new representations of territorial development.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017SACLA016
Date15 June 2017
CreatorsCongretel, Mélanie
ContributorsUniversité Paris-Saclay (ComUE), Pinton, Florence, Santos Pereira, Henrique dos
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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