Il est communément admis que la traduction est liée à l'interprétation, ce dont témoignent des formules telles que « comprendre c'est traduire » ou « interpréter pour traduire ». Cette thèse se donne pour objectif de parcourir les principales articulations du nœud entre interprétation et traduction et d'évaluer les chances de le desserrer. Pour ce faire, deux axes sont retenus. D'une part, l'opposition entre le bon sens et les paradoxes qui recoupe l'opposition entre les théories traditionnelles et critiques de la traduction. D'autre part, une lecture des réflexions sur la traduction au regard de certaines notions mises en avant par des penseurs assimilés à ce qui a pu être appelé la « théorie française », puis reprises en critique littéraire.Les hypothèses de George Steiner concernant la traduction et les principes de la Théorie Interprétative de la Traduction développée à l'ÉSIT sont ainsi étudiés et confrontés aux propositions d'Henri Meschonnic et d'Antoine Berman. Pour approfondir l'enquête et tenter de délimiter la portée du modèle herméneutique du sens en traduction, les travaux notamment de Saussure, Benveniste, Derrida, Deleuze, Ricœur ou Barthes jusqu'à ceux, plus récents, d'Agamben, Rancière et Huyghe sont convoqués.Dans ce sillage, la thèse invite enfin à considérer la traduction comme une technè ouverte et indéterminée et suggère d'aborder le lien entre traduction et interprétation du point de vue des réflexions sur la répétition et la représentation qu'ont pu inspirer le personnage du copiste et sa place croissante en littérature depuis Flaubert. / It is commonly accepted that translation and interpretation are linked, as is reflected in phrases such as “understanding as translation” and “interpret to translate”. The objective of this thesis is to examine the main threads of the knot that joins interpretation and translation, and to evaluate the chances of untangling these threads.Two approaches were used to do this. The first approach examines the conflict between common sense and the paradoxes raised by comparing traditional and critical theories of translation. The second approach considers reflections on translation in the light of certain notions advanced by thinkers associated with what can be called the “French theory” and then adopted in literary criticism.Thus, George Steiner’s hypotheses concerning translation and the principles of the Interpretative Theory of Translation developed at the ÉSIT are assessed and contrasted with propositions put forward by Henri Meschonnic and Antoine Berman. Works by de Saussure, Benveniste, Derrida, Deleuze, Ricœur, and Barthes, as well as by more recent authors such as Agamben, Rancière, and Huyghe, are appraised in order to develop this analysis further, and to try and define the range of the hermeneutic model of meaning in translation.The results of these analyses suggest that translation should be considered an open and indeterminate techne, and that the link between translation and interpretation can be addressed via reflections on the repetition and the representation inspired by the character of the copyist and its growing place in literature since Flaubert.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014ENSL0881 |
Date | 24 January 2014 |
Creators | Talbot, Aurélien |
Contributors | Lyon, École normale supérieure, Dayre, Eric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, StillImage |
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