Cette thèse s’inscrit dans le cadre du projet SocLab, qui propose une formalisation de la sociologie de l’action organisée de Crozier et Friedberg. Cette formalisation repose sur un métamodèle de la structure des organisations sociales, et plus généralement des systèmes d'action collective, qui permet de décrire la structure d’une organisation particulière, de développer une étude analytique de ses propriétés et surtout de calculer, par simulation, les comportements que les acteurs de cette organisation sont susceptibles d’adopter les uns vis-à-vis des autres. Selon cette approche, une organisation est vue comme un système qui, en fonction du comportement des acteurs les uns envers les autres, procure à chacun d’eux une certaine capacité d’action pour atteindre ses objectifs, sans distinguer ceux qui relèvent de son rôle organisationnel et ceux qui lui sont propres. Ces comportements sont relativement stabilisés, condition indispensable à la coordination des acteurs dans l’accomplissement, au moins partiel, de ce qui constitue la raison d’être de l’organisation, et donc indispensable à l’existence même de cette organisation. Même s'ils s'écartent de ce qui est prescrit, ces comportements s’avèrent de plus être globalement coopératifs, condition nécessaire au bon fonctionnement de l'organisation. Les caractéristiques de ces comportements sont un phénomène qui émerge des interactions entre les rationalités mises en œuvre par les acteurs dans le « jeu social » que constitue un contexte d’interaction organisationnel. Selon la sociologie de l’action organisée, cette rationalité est stratégique, guidée par la recherche de son intérêt, et elle s’exerce dans le cadre d’une rationalité (très) limitée. Le modèle qui en est proposé dans cette thèse cherche à être vraisemblable tant du point de vue social que du point de vue psycho-cognitif, et il s’inscrit dans le paradigme de l’apprentissage par renforcement. Dans la mesure où la structure de l’organisation le permet, les simulations convergent donc vers des configurations que l’on peut qualifier d’optima Paretoéquitables. On étudie aussi diverses variantes de cet algorithme qui correspondent à des rationalités qui conduisent une organisation à se réguler vers un équilibre de Nash ou vers des configurations socialement bien typées - optimum social, (anti-)élitistes, (anti-)protectrices ou (anti-)égalitaristes. / .This thesis is part of the SocLab project, which proposes a formalization of the sociology of organized action (Crozier et Friedberg). This formalization is based on a meta-model of the structure of social organizations, and more generally collective action systems, which provides means to describe the structure of a particular organization, to develop an analytical study of its properties and mainly, to compute by simulation the behaviors that the actors of the organization are likely to adopt one to each other. Under this approach, an organization is viewed as a system that, depending on the behaviors of the actors to each other, gives every of them a certain capacity of action to achieve its objectives, without distinguishing those related to his role within the organization and those that are its own. These behaviors are relatively stable, which is essential for the coordination of the actors. Although they deviate from what is prescribed, these behaviors appear to be generally cooperative, which is necessary to the proper functioning of the organization and the achievement, at least partially, of its raison d’être. The characteristics of these behaviors are a phenomenon that emerges from the interactions between the rationalities adopted by the actors in the “social game” that constitutes the context of their organizational interactions. According to the sociology of organized action, this rationality is strategic, guided by the research of own interest, and it is exercised within the framework of a (very) limited rationality. The model of social actors' rationality proposed in this thesis seeks to be plausible, from the social and the psycho-cognitive points of view, and it fits into the paradigm of reinforcement learning. Insofar the possibilities offered by structure of the organization, the simulations converge towards configurations that can be qualified as equitable Pareto optima. We also study variants of this algorithm corresponding to rationalities that drive an organization to regulate toward Nash equilibrium, or towards well-typed social configurations – social optimum, (anti-) elitist, (anti-) protective or (anti-) egalitarian.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013TOU10019 |
Date | 25 June 2013 |
Creators | El Gemayel, Joseph |
Contributors | Toulouse 1, Sibertin-Blanc, Christophe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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