La théorie psychosociale du développement humain formulée par Erikson indique que l'adolescent est habituellement préoccupé par son identité. Cette identité, qui lui procure bien-être et ajustement psychosociaux, s'acquerrait par un processus de réflexion et d'observations simultanées. Ce processus de réflexion et d'observations simultanées serait ralenti et parfois bloqué chez certains adolescents â cause de changements personnels qu'ils subissent et à cause de pressions multiples et nouvelles exercées sur eux par la société, et qu'à travers ces changements et pressions, ils ne recevraient pas du milieu le support dont ils ont besoin. Selon Erikson, le processus de réflexion et d'observations simultanées pourrait être activé par un support du milieu sous la forme de la reconnaissance de soi par les autres, information donnée à l'adolescent par les autres lui signifiant qu'il a une fonction et un statut positifs de personne valable. Ce support relâcherait la tension de l'adolescent causée par les changements et les pressions et libérerait sa capacité de réflexion et d'observations simultanées. Des recherches montrent qu'un support favorise significativement l'acquisition de l'identité des adolescents qui ont une confusion d'identité. A partir de ce champ théorique et empirique, il a été développé une activité structurée de reconnaissance de soi par autrui, susceptible de favoriser l'acquisition de l'identité. Cette activité consistait en ce que, après avoir expliqué à l'aide d'une bande magnétique les buts de l'activité qui suivait et les rôles de chacun et 1'absence de danger de 1'activité, des personnes importantes ou susceptibles de le devenir aux yeux d'adolescents qui avaient une confusion d'identité, leur disaient que les adolescents ont un statut et une fonction positifs de personnes valables dans leur recherche d'eux-mêmes. L'hypothèse suivante fut formulée: Auprès de garçons ayant une confusion d'identité, âgés de 15, 16, 17 ans, en secondaire IV, une activité structurée de reconnaissance de soi par autrui a des effets significativement plus grands sur l'identité qu'une activité neutre. Afin de mesurer l'identité, le questionnaire de Rasmussen fut choisi. Ce questionnaire a été traduit en français. Il a été administré à deux reprises (10 jours d'intervalle) aux mêmes 71 garçons de secondaire IV d'une même école. La consistance interne trouvée a été de 0.76 au pré-test, et .86 au post-test (r de Pearson corrigés par la formule SpearmanBrown). La stabilité trouvée a été de .916 (r de Pearson). Le questionnaire traduit a été administré à 184 garçons en secondaire IV d'une autre école polyvalente située à 2 milles de celle d'où provenaient les 71 garçons du premier groupe. Aucune différence significative ne fut trouvée entre la moyenne du groupe des 71 et celle du groupe des 184 (t = 1.35, dl = 253, p y .05). Trente-deux sujets parmi les 184 dont les résultats à la mesure initiale d'identité ont été de 44 et moins sur une possibilité de 72 se portèrent volontaires pour l'expérience proposée. Ils ont été assignés, au hasard, aux quatre activités suivantes: verbalisation de soi, reconnaissance de soi par autrui, verbalisation de soi combinée à la reconnaissance de soi par autrui, et une activité neutre. Les activités de verbalisation de soi et de verbalisation combinée à la reconnaissance de soi par autrui furent éliminées de la présente recherche car elles ne furent pas réalisées conformément aux définitions théoriques et opérationnelles que nous en avions données. Pour les deux activités retenues qui furent d'une durée de cinq sessions de deux heures chacune faites en la présence des mêmes expérimentateurs, 10 sujets ont eu au moins une présence aux sessions et ont subi les mesures intermédiaire et finale de l'identité. Ils furent les sujets de la présente étude. Auprès des 10 sujets, 5 de chacune des activités retenues, une analyse de la variance (2x3) pour groupes égaux a été calculée. Ont été trouvés un F significatif (p < .05) entre les trois mesures répétées de l'identité et un F significatif (p < .05) d'interaction entre les deux activités et les trois mesures répétées. Un test F des effets simples a été calculé. Les résultats confirment l'hypothèse concernant l'effet de l'activité structurée de reconnaissance de soi par autrui sur l'identité des adolescents qui ont une confusion d'identité. L'activité de reconnaissance de soi par autrui a eu des effets significativement plus grands sur l'identité que l'activité neutre. Mais l'activité structurée de reconnaissance de soi par autrui fut jugée partiellement valide. Il a été soulevé deux hypothèses du changement d'identité observé. La première concerne des apprentissages purement cognitifs; la deuxième concerne l'acquisition de l'identité telle que définie par Erikson. L'auteur de la présente étude a indiqué les limites de la recherche, sa contribution. Il a fait des suggestions pour des recherches ultérieures. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/17727 |
Date | 11 April 2018 |
Creators | Marceau, Denis |
Contributors | Desrosiers, François-Xavier |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | x, 185 p., application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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